éditions Ferenczi

Quelques compléments :

1° Les éditions de Maxime Ferenczi

Il semblerait que Maxime ait commencé dès la fin du XIXème siècle avec son frère Joseph.
L'appellation "Ferenczy Frères" disparaît très vite.
On ne la retrouve plus après le hiatus de 1906-1907.
La note de Pascal Fouché, ci-dessus, concerne la librairie Max Ferenczi et non les éditions Ferenczy.
Dans son courrier, Thomas Ferenczi me parlait d'une librairie que son grand-père tenait Rue Monsieur le Prince, à Paris ( rue que je connais plutôt pour le restaurant "Le Polidor" ).
Maxime est connu pour avoir édité les revues et collections qui publiaient du Simenon sous pseudo :
- Revue "Sans-Gêne", période années 20
- Revue "La vie joyeuse"
- Revue "Allo Paris"
- Collection "Les romans folâtres"
- Collection "Les romans drôles"

Sa maison d'éditions était nommée "Edition illustrée".
L'adresse était soit "9 rue Antoine Chantin" ( celle de Joseph Ferenczi ) soit "3 rue de Chatillon" ( celle de l'imprimerie Maillet )

Je ne connais rien de plus.

2° L'article de Claude Menguy

Il s'agit d'un article "René Giffey et Georges Simenon chez Ferenczi" paru dans "Le collectionneur de bandes dessinées" n° 101 ( printemps 2004 ).
Claude Menguy est le maître incontesté et incontestable sur tout ce qui touche à Simenon, mais il a commis une erreur dans une note de cet article :



Je préfère la reproduire ici pour la corriger et éviter que certains libraires et vendeurs ne propagent cette erreur.

- Maxime Ferenczi est le frère de Joseph et non son fils.
- Si le nom d'origine de Ferenczi est Fischer, il n'a rien à voir avec Max et Alex Fischer.

Max et Alex Fischer sont 2 frères nés à Paris, ils ont effectivement été directeurs littéraires chez Flammarion.
Voici leur fiche dans le "Grand annuaire des littérateurs 1922" :

Et je rajoute pour corser le tout :

Si le père de Jozsef Ferenczi est hongrois et se prénomme Sandor, il n'a bien sûr rien à voir avec le psychanaliste hongrois Sandor Ferenczi

Ignatz Mouse a écrit:

Et je rajoute pour corser le tout :

Si le père de Jozsef Ferenczi est hongrois et se prénomme Sandor, il n'a bien sûr rien à voir avec le psychanaliste hongrois Sandor Ferenczi

Recherche très intéressant et très compliqué. Vous avez pris beaucoup de temps pour arriver à ces conclusions

Cette mise au point d'Ignatz dépasse mes plus folles espérances
Une autre question se pose à mon cerveau fiévreux: dans l'article déjà mentionné, G. Fronval indique qu'il n'existe plus aucune archive : ont-elles été détruites... ou volées par un collectionneur acharné?

southfork78 a écrit:

Ignatz Mouse a écrit:

Et je rajoute pour corser le tout :

Si le père de Jozsef Ferenczi est hongrois et se prénomme Sandor, il n'a bien sûr rien à voir avec le psychanaliste hongrois Sandor Ferenczi

Recherche très intéressant et très compliqué. Vous avez pris beaucoup de temps pour arriver à ces conclusions

Il y a une bonne raison à cela: Ignatz a passé de longs mois en analyse

j'avais pris quelques notes (un peu techniques) sur les Ferenczi dans un annuaire commercial, elles confirment les dates données par Ignatz mouse

1925

Citation :

Paris — Modification. — Soc. J. FE-
RENCZI et fils, édition, 9, Antoine-Chantin,

— Adjonction de M. Alexandre Ferenczi à
partir du 1 juill. 1925. — 29 janv. 1925

1927

Citation :

MONTROUGE. — Formation. — Soc.
en nom collectif H. et A. FERENCZI
« L'imprimerie Moderne », 177, rte de
Châtillon. — 25 ans. +- 300.000 francs —
15 août 1927

1931

Citation :

La Société anonyme « Editions Albert
MECHELINCK », ayant son siège à Pa-
ris, rue Victor-Cousin,-n° 30.

A vendu à :

M. Maxime FERENCZI, éditeur, demeurant à Paris, rue de l'Estrapade,
n° 20.

Un fonds de commerce d'Edition et de Librairie exploité à Paris, rue Victor-Cousin, nu-
méro 30, comprenant :

1° L'enseigne, le nom commercial
Editions Albert MECHELINCK », la
clientèle et l'achalandage.

2" Le droit de se dire successeur de
« Social Editions » et de la librairie
moderne ....

1935

Citation :

Monsieur Maxime FERENCZI, librai-
re-éditeur, demeurant à Paris, rue de
l'Estrapade'; n° 20,

A vendu à Monsieur Joseph-Guillau-
me-Régis GIBERT, libraire, demeurant
à Paris, boulevard Saint-Michel, n°80 (ou 30 ?)

Un fonds de commerce de Librairie

exploité à Paris rue Victor-Cousin, n°10

Maciste a écrit:

southfork78 a écrit:

Ignatz Mouse a écrit:

Et je rajoute pour corser le tout :

Si le père de Jozsef Ferenczi est hongrois et se prénomme Sandor, il n'a bien sûr rien à voir avec le psychanaliste hongrois Sandor Ferenczi

Recherche très intéressant et très compliqué. Vous avez pris beaucoup de temps pour arriver à ces conclusions

Il y a une bonne raison à cela: Ignatz a passé de longs mois en analyse

et il ne s'endort pas

L'imprimerie fondée par les Ferenczi au 177 route de Chatillon à Montrouge 92 , qu'est elle devenue? quand a t'elle disparu?
La rue a été renommée Pierre Brossolette.
et l'on trouve à cet endroit maintenant des immeubles d'habitation. (mappy)

continuons d'explorer les vieux annuaires

1904
on y trouve J. Ferenczi (libraire) au 48 rue de Lancry Paris Xe Tel 285-50
l'immeuble n'a pas dû beaucoup changer


1910
toujours J. Ferenczi mais deux adresses
48 rue de Lancry
90 quai de Jemmapes Paris Xe Tel 434-51


1911/1912/1913 pas de changement

Jozsef Ferenczy ou Jozsef Ferenczy ?

Troublé, je suis...

L'éditeur, selon les informations de Thomas Ferenczi et Myriam Quéré : né à Baja ( Hongrie ) le 26 août 1855 et mort à Paris le 21 juin 1934.
( né Fischer, a changé légalement son nom à l'état-civil français en Ferenczi ou Ferenczy entre 1880 et 1890. Sources Thomas Ferenczi & Myriam Quéré )

Et voici qu'au cours de mes recherches, je tombe sur une fiche de la BNF : un Jozsef Ferenczy, professeur de littérature et langue hongroise à l'université de Budapest, né à Baja le 29 avril 1855 et mort à Budapest le 21 mars 1928.
http://data.bnf.fr/12737316/jozsef_ferenczy/

Il ne va pas falloir faire d'erreurs dans nos recherches !

Jean François Le Deist a écrit:

Je préfère la reproduire ici pour la corriger et éviter que certains libraires et vendeurs ne propagent cette erreur.

Même démarche

Selon wikipedia : "Après 1934, Alexandre (1900-1943) et Henri (1894-1964), les deux fils de Joseph, reprennent les éditions."

L'article que j'ai mis en ligne contredit cette information, puisqu'il date de... 1929 :

Citation :

De chaque côté d'une grande table bureau, deux jeunes gens sont assis. Ils se ressemblent... comme des frères. L'un, c'est l’aîné, Henri, est aimable et courtois, l'autre, le cadet, Alex, est courtois et aimable [...] Les deux frères dirigent la maison, mais il y a encore le père [...] Ferenczi le père n'est pas invisible. On le voit parfois dans le bureau de ses fils.

L'article complet : Jean Dorsenne "Sous le même bonnet : Henri et Alex Ferenczi"

Tu as tout à fait raison quant à Wikipedia ( je crois même que pfinge s'était vu refuser des listes de collections, pour "informations non vérifiables", alors que les listes figurent dans ou sur les ouvrages, et ne prêtent quasiment pas à un quelconque doute, sauf exceptions. Un comble ! qui ne relève pas l'opinion que j'ai de Wikipedia )

Je me permet de recopier ici l'extrait du mémoire de Mme Quéré sur les éditions Ferenczi, extrait consacré à la passation de pouvoirs entre père et fils :

Mme M. Quéré a écrit:

Il s’agit donc, après la guerre, d’assurer l’avenir de la maison fondée en 1879 (Joseph Ferenczi a 63 ans en 1918), ce qui revient, selon la stratégie adoptée par beaucoup d’entreprises à cette époque, à faire entrer ses enfants dans l’affaire, ou plus précisément à y introduire ses fils. Henri Ferenczi, le fils aîné de la famille travaille vraisemblablement au côté de son père depuis 1919, mais c’est en 1922 qu’est fondée la société en nom collectif « J. FERENCZI & FILS », au capital social de 900 000 francs. Elle est constituée entre Joseph Ferenczi, qui apporte le fonds de commerce d’une valeur de 600 000 francs qu’il exploite dans son immeuble de la rue Antoine Chantin, et  Henri Ferenczi (il a alors 28 ans), qui apporte la somme de 300 000 francs en espèces. De plus, l’entrée ultérieure dans la société d’Alexandre Ferenczi (qui a seulement 22 ans en 1922), le fils cadet, est prévue dans le contrat, selon les mêmes conditions définies pour son frère (il devra alors rembourser son père de la moitié de son apport social pour ne pas modifier le montant initial du capital de la société). Cette entrée a effectivement lieu en 1925. On peut tout de même noter que Joseph Ferenczi a limité le pouvoir de ses fils, puisqu’il exige sa signature personnelle concernant tous les actes engageant la société pour une valeur supérieure à 20 000 francs, pour les emprunts ou les opérations immobilières. Après sa mort en 1934, la société subsiste entre les deux frères, participant à raison de 50 % chacun.

Et en plus, Wikipédia cite le mémoire de Mme Quéré dans ses sources. Ils ont du lire entre les lignes...

l'acte de mariage du 18/10/1887 mentionne bien Joseph Ferenczi , lequel signe Joseph Ferenczy !
On y apprend aussi qu'il est le fils de Sandor Fischer , qu'il habitait 3 rue Casteix, Paris et que Dorothée Netter était domiciliée à Medeah (Algérie).
Un témoin est Jacques Klein, libraire, 3 rue Casteix.

on trouve souvent la mention Ferenczi et fils

voici un extrait de L'européen trouvé sur Gallica du 19 juin 1929

les fils seraient Henri et Alex ?

j'ai dû découper et accoler les 2 images pour les insérer ici

Henri et Alexandre, pour être précis.

Jean François Le Deist a écrit:

Jozsef Ferenczy ou Jozsef Ferenczy ?

Troublé, je suis...

l'éditeur utilisait déjà Ferenczi comme patronyme en Hongrie si on en croit ce livre justement édité à Budapest, apparemment en 1898

Je ne sais pas si certains en ont entendu parler, une biographie romancée de Joseph Ferenczi est parue fin octobre aux éditions du Dilettante :




Je viens d'en terminer la lecture. Que dire ?

Lionel Lecœur est le mari de l'arrière-petite-fille de Maxime Ferenczi.

- Sur le plan de l'histoire de la maison en général, rien à redire, et pour cause : il reprend mon article sur la chronologie des éditions Ferenczi paru dans
Rocambole n° 82, pages 61 à 98 ! Certes il est remis en forme et intégré au roman, mais j'avais suffisamment fait des recherches pour être sûr de ce que j'avançais.
Il y avait une grosse erreur, mais personne ne l'a trouvée ( sauf quelque part dans ce forum )


- Là où ça se corse, c'est quand il veut combler certains creux. Il le dit bien : c'est un roman donc avec des parties de son invention. Le risque est que certains
historiens ne fassent pas la différence entre le réel et la fiction.
Exemple : Pour lui, la première librairie de Ferenczi avant d'être éditeur s'appelle "La Petite Librairie" en faisant référence au "Petit Livre" qui viendra plus tard.
Erreur, elle s'appelait "Librairie Joseph Ferenczy", les publicités l'attestent.
Il présente Paulette Alexandre, la directrice des publications comme une "ex-tenancière de bordel". Je serais curieux de savoir si c'est de l'invention ou non ?
Et c'est comme ça tout du long.
Il dit avoir en mains un article hongrois de 1929 dans lequel Joseph Ferenczi confie ses souvenirs à un journal hongrois.
J'aurais bien aimé consulter ce journal "Persti Iutan" : pas de tel nom, même à la bibliothèque nationale de Hongrie ???

- Ce qui m'embête le plus ce sont les règlements de compte envers certains Ferenczi ( en particulier les fils de Joseph ) et toute la diaspora ( éditeurs, écrivains, journalistes ) anti-sémite
sur lesquels il semble faire porter le poids des insuccès des éditions Ferenczi. Il y avait certes beaucoup d'anti-sémitisme à l'époque mais pour avoir épluché des centaines de journaux
pour mon article, ce n'était pas si frappant, hormis quelques titres bien connus de l'extrême-droite. Il en veut même à certains membres de sa famille d'être devenus protestants.

Malgré tout ceci, ça reste un petit ouvrage à acheter avant qu'il disparaisse des rayons. Il est vrai que nous sommes des collectionneurs. Il faut se mettre à la place des
lecteurs de ce livre qui ne connaissent rien à la littérature populaire et auront envie de savoir comment se fabrique une telle "littérature industrielle"