[nécro] Michel Gourdon

barillier a écrit:

Bonjour,

Pour les passionnés de Michel Gourdon,signalons une vente composée de 280 lots le samedi 23 Février 2013 à Drouot Richelieu intitulée "L'atelier singulier de Michel Gourdon".
Oublions l'aspect financier et admirons sans modération son immense talent à travers le catalogue ci-joint.Illustrations couleur à la gouache,noir et blanc au lavis et encre de chine pour Fleuve Noir,Presses de la Cité, Révélation,Férenczi (Le Petit Livre)magazine Télé 7 Jours etc

http://catalogue.drouot.com/indexDrouot.jsp?id=15405

A+ Gilles

Merci Gilles, d'atant plus que l'on peut charger le catalogue au format pdf

le catalogue de ventes est superbe , couverture effet peau de pêche , reproductions d'excellente qualité , beaucoup de pleines pages ( avec a priori une 2e ventes prévue cette année )



Il reste également une 40taines d'exemplaires de l'ouvrage sur gourdon édité en 2012 par l' Association des Amis de Michel Gourdon ( infos et mail ici : http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/1/49/87/62/Special/Portfolio.pdf )

Ajoutons notre petite pierre à ce catalogue, en précisant que le n°174, Crêpage de chignons, est l'illustration du n°3 de Police (le magazine des faits-divers

Pour ceux que cela intéresse, ci-joint l'enregistrement de la séquence télévisée diffusée samedi 23 février sur France 2 dans Télématin et présentant la vente aux enchères de 280 dessins de Michel Gourdon, le même jour, à l'Hôtel des ventes Drouot à Paris.
Beaucoup d'erreurs dans les commentaires des animateurs TV... comme on pourrait s'en douter...


TontonPierre

Pendant qu'on y est, voici deux dessins des années 1950 parus dans La Vie Parisienne.


A gauche : étude de Michel Gourdon - La Vie Parisienne #69 - 1956
A droite : illustration de Michel Gourdon pour le poème Jalousie de Mag. - La Vie Parisienne #101 - 1959
On retrouve notamment l'esquisse du lot 192 proposé aux enchères du 23 février 2013.

TontonPierre

https://litteraturepopulaire.1fr1.net/t4285-conference-michel-gourdon-et-autres#37400 : conference sur gourdon le 25 mai a puteaux

Merci à Patrick Bernard, de l’Association des Amis de Miche Gourdon, pour la très intéressante présentation de Michel Gourdon et de son œuvre d’illustrateur au Fleuve Noir, qu’il a faite le 25 mai 2013 à l’occasion du 10ème festival de la BD à Puteaux. Patrick Bernard, qui a eu la chance de rencontrer le dessinateur, est visiblement un “amoureux” de Michel Gourdon et de son art, et cela se sent lorsqu’il en parle.

Je profite de ce post pour ajouter une reproduction de la couverture du premier titre de la revue “Police” de 1988, signée Michel Gourdon.


TontonPierre

Quand Guy Mouminoux rencontra Michel Gourdon...

Dans son livre-souvenirs LA BD… Un merveilleux métier de chien {1}, Guy Mouminoux (alias Dimitri [Lahache]) dépeint entre autres la galerie d’un certain nombre de personnages qu’il rencontra fin des années 1940 / début des années 1950, aussi bien du côté des éditeurs (les "Escrocs" comme il les présente) que du côté des dessinateurs à la recherche d’un emploi rémunérateur.
Il fait le récit de ses rencontres en modifiant peu ou prou les patronymes　: Dermèche, c’est bien sûr Roger Dermée {2}, Pouchet cache Yvon Gattaz, et un certain Gourno, "en provenance directe des beaux arts de Bordeaux", n’est autre que Michel Gourdon.

C’est à Ville-d’Avray, dans "une petite boîte qui cherchait des types pour constituer une équipe de dessin animé", que la rencontre de Mouminoux avec celui qui allait devenir un des rois de la Pin　up va avoir lieu. Mouminoux est depuis quelques jours le premier embauché d’un mystérieux Ziegler pour faire de l’animation pour la publicité cinéma. Le studio est provisoirement installé à Ville d’Avray, dans les communs d’une vaste demeure, "en attendant des futurs locaux en plein cœur de Paris". D’abord seul, puis rejoint par un espagnol atteint de tuberculose, c’est l’attente dans le désœuvrement le plus total depuis deux jours du renfort annoncé. Mais ce jour-là, des bruits de pas et de voix se font entendre. Du monde arrive par l’escalier... {3}
" La porte s’ouvrit et Ziegler, tout souriant, poussa deux types devant lui. Un grand et un petit. (…) Le grand s’appelait Beubritt, il venait de l’enseignement, et l’autre Gourno en provenance directe des beaux arts de Bordeaux. Le grand était jovial et faisait de grands gestes de timide. Le petit, rougeoyant, maintenait à grand-peine de trop nombreuses attitudes que la bonne éducation préconise. Il était propet, rose comme un bonbon avec sa belle chemise et sa cravate rutilante. (…) Bref, nous fîmes connaissance. Le Ziegler reprenait la conversation qu’il avait déjà eue avec moi, parlant de projets mirobolants, de productions serrées que nous aurions à affronter, etc. etc. Moi, je n’en pipais pas une. Le Gourno et le Beubritt, applaudissaient et surenchérissaient en connaisseurs. "
" Le Gourno qui bégayait un tantinet, s’inquiéta de l’heure. Nous constatâmes qu’il était plus de treize heures et chacun de penser à son estomac. (…) L’espingouin qui, d’après ses aveux d’hier, ne bouffait pas le midi, sortit un gros sandwich (enveloppé de papier journal) de la poche de son imperméable. (…) Moi, je balançai bruyamment ma galetouse sur la table. (…) Beubritt, lui, étala une petite nappe rouge et blanche sur laquelle il déposa une assiette, un verre et des couverts. (…) L’apothéose de ce déjeuner fut la profusion du sieur Gourno　! Boîte de pâté, boîte d’œufs de lump, petits amuse-gueule, apéritifs, des petits flacons échantillons de Pernod, une bonne bouteille de Bordeaux… Le menu, prévu lui aussi dans plusieurs Tupperware, pulvérisait toutes nos espérances ! Du porc froid, avec garniture, une salade mixte qui embaumait l’endroit, et un gâteau à la crème comme dessert. Il y avait même un thermos de café. Vingt Dieux !
Le Gourno rose comme une praline, installa tout son avoir et prit un tiers de la table. Il souriait tout en disant qu’il ne fallait pas se laisser aller. (…) Le Gourno n’était pas vache. Il nous proposa son supplément très gentiment.
Allez-y les gars, goûtez-y. J’ai bien trop pour moi. C’est ma mère, elle a toujours peur que je manque. L’espagnol et moi, refusâmes pour le principe. C’était déjà bien assez d’avoir eu à comparer nos repas d’indigents avec ce festin royal.

Les jours qui suivirent ne connurent pas vraiment une activité dans le sens où je l’entendais. Nous nous installions toujours et, d’une chose qui n’aurait dû réclamer que quelques heures, nous traînions depuis une semaine. (…) A midi, nous passions à table et le même processus alimentaire que j’ai cité plus haut recommençait. (…) Une différence près tout de même, on tapait volontiers dans l’excédent du mec Gourno. C’était devenu un rituel. Il était d’accord. Sa maman, qui possédait une grosse boutique d’épicerie à la Muette, lui procurait à profusion toutes ces douceurs. Nous en profitions. Il en faisait même trop ! Ça me gênait. Il distribuait à foison et je me suis toujours un peu méfié de ceux qui n’ont pas le sens des valeurs. (…) Je gardais bien sûr ces impressions pour moi-même et, dans l’ensemble, nous étions bons copains. "
" Ce que je supportais mal aussi chez le Gourno, c’était cet affolement vis-à-vis du sexe. C’était terrible ! En fait, c’était toute sa préoccupation. Il ne pouvait pas passer une fille sous la fenêtre sans qu’il s’y précipitât. Il avait du même coup orienté sa table pour mieux voir. Alors c’était des Oh ! qu’elle est mignonne ! même si la pauvrette avait une gueule à faire rater une couvée de singes ! Ou alors　: Ah ces gambettes ! Oh quel beau cul !　(…) Le Gourno était tellement inspiré par cette méthode, qu’il y incluait tous ses frères et sœurs. C’était une entreprise de dragage invraisemblable. Plus tard, alors que nous avions conservé des relations, j’ai eu l’occasion de le vérifier. Les voitures étaient bien entendu, le premier accessoire. Ils en possédaient chacun une, son frère cadet et lui-même. On quadrillait le secteur de la drague pour la soirée. On se bourrait les poches de cartes de visite avec adresse et numéro de téléphone pour connexion. On distribuait à tout va, de la simple bonniche toute mignonne jusqu’à la pire des putes à gueule d’empeigne, comme ça, par la vitre baissée de la portière. (…) Sur le tas, il y avait toujours une ou deux connes qui téléphonaient. La maman réceptionnait les coups de fils, prenait les rencards, ou s’excusait les soirs où le secteur était encombré. Dès qu’on arrivait Boulevard Exelmans, où toute la sainte famille vivait ensemble dans un douillet confort, les appels fusaient.(…) " {4}

" En attendant, nous étions toujours au service invérifiable du sieur Ziegler. (…) Nous traînâmes ainsi tout un temps, épuisant celui-ci à des travaux aberrants. Sur le visage de Ziegler, les marques d’une inquiétude croissante se révélaient un peu plus chaque jour. Il finit par nous avouer, par petites bribes, tout en rosissant, qu’il ne croyait plus à son projet. (…) nous avions participé "ensemble" à une belle tentative dont la suite s’avérait improbable. "

L’histoire du studio de Ville-d’Avray ne perdura que pendant un mois et demi, au bout duquel les dessinateurs s’évanouirent dans la nature, même si Guy Mouminoux garda des relations avec Michel Gourdon, comme en témoigne son récit des scènes de drague quelque peu surréalistes.
On peut dater l’événement en 1946/1947, puisque la famille Gourdon arriva à Paris en 1946, et que Guy Mouminoux situe cet épisode juste avant son arrivée aux Éditions Fleurus, en 1947. Dans son étude sur Michel Gourdon "Aujourd’hui on expose" publiée dans la revue Le Rocambole, François Ducos rapporte que la première activité "rémunérée" de Michel Gourdon fut un travail sur des films publicitaires et des animations pour le Service Cinématographique aux Armées, dans le studio de dessin animé de Pierre Bourgeon, dans le quartier des Champs-Élysées {5} ; et qu’il y eut pour collègue Guy Mouminoux, ce dernier lui proposant de prendre sa place chez un nouvel éditeur - le Fleuve Noir - pour dessiner les couvertures d’une collection érotique. Cet épisode rapporté par François Ducos se situe donc après celui du studio de Ville-d’Avray, puisque c’est là que Mouminoux et Gourdon se rencontrèrent pour la première fois. Dans son livre-souvenirs, Mouminoux ne parle à aucun moment de son retour vers le dessin animé après ses déboires de Ville-d’Avray, et ne donne aucune information sur une seconde collaboration avec Gourdon. Cela étant dit, le fait que Mouminoux ait indiqué avoir "conservé des relations" avec Gourdon après Ville-d’Avray montre que les deux dessinateurs se sont revus par la suite, et certainement pour le boulot…



Notes :

{1} La BD… un merveilleux métier de chien - signé Dimitri - éditions Tambour et Trompette – 1999.
{2} Pour les relations de Guy Mouminoux avec Roger Dermée, voir les pages mises en ligne par Jeandive dans son post du 5 juillet 2011 dans le topic "Dermée et ses éditions".
{3} La BD… un merveilleux métier de chien - op. cit. - Pages 56 à 74.
{4} La décence m’interdit de citer la suite du texte… Mais quand même, on en apprend de belles, sur la famille Gourdon ! Voilà donc des modèles "à pas cher" pour Michel et Alain, nos deux futurs spécialistes de la Pin-up !
{5} François Ducos indique "Paul" Bourgeon dans son étude du Rocambole. Il s’agit plutôt, semble-t-il,. de "Pierre" Bourgeon, qui mit en place un local aux Champs-Élysées en 1940 afin de réaliser des films d’animation de propagande pour le Ministère de l’Information de l’époque.

TontonPierre

Bonjour,
Je viens d'être informé de la seconde vente consacrée à Michel Gourdon à Paris Drouot le samedi 21 Mars 2015  intitulée "L’atelier singulier de Michel GOURDON 2"soit 310 lots

Catalogue consultable sur
www.cornette-saintcyr.com
-voir toutes les ventes
-samedi 21 Mars 2015
-catalogue
-chargement pdf

A+  Gilles

Cette seconde vente était prévue dès le départ...
Espérons que le catalogue des ventes sera aussi beau que le premier !?

TontonPierre

Bonsoir,
Ce second catalogue est du même style que le premier.A conserver
A+..Gilles

parution du nouveau livre de l'association des amis de michel gourdon , absolument superbe , cartonné , 260 pages avec introduction sur la collection , un must
https://litteraturepopulaire.1fr1.net/t4754-les-espionnage-de-michel-gourdon-au-fleuve-noir?highlight=gourdon



http://www.forumpimpf.net/viewtopic.php?f=1&t=37103&p=836171#p836171

Un peu à la traîne du peloton, l'ami jeandive: https://litteraturepopulaire.1fr1.net/t4754-les-espionnage-de-michel-gourdon-au-fleuve-noir

l'ami maciste ne lit pas bien les messages   : j'ai mis le lien juste au dessus de mon image , histoire de faciliter les recherches quand on tape dans le moteur , c'est mieux de centraliser les infos sur une seule  page
le mot " nécro" dans le titre est maintenant de trop je trouve

Avis aux amateurs !
Le Salon Bibliomania de l'Espace Champerret (Paris 17), qui est ouvert du 23 au 26 février 2017, expose sur un stand et mettra en vente quelques gouaches originales de Michel Gourdon.
Voir ci-dessous la couverture du supplément illustré édité à l'occasion de la manifestation, et l'article de Guy David (Capitaine CAP sur ebay) sur l'illustrateur.



Saurez-vous dire quel est le héros qui est mis en joue ?????

TontonPierre

peut-être Julien Jendrejeski

Arzam, t'es le meilleur... et le plus rapide !
C'est là le premier titre dans la série espionnage du Fleuve Noir, paru en 1977, de Jean Mazarin, un alias de René-Charles Rey, si je m'abuse...

TontonPierre