La série « ZOND » aux Presses de la CitéOn doit cette série de cinq titres à Josette Bruce, sur les années 1976 et 1977…
… avec la collaboration de Joss Morgane.Josette Bruce avait continué, à partir de 1966, l’écriture des aventures d’O.S.S. 117 en reprenant la plume de son mari décédé fin mars 1963 d’un accident de voiture, et surtout à la demande pressante de Sven Nielsen – le patron des Presses de la Cité - qui voyait s’échapper avec la disparition de Jean Bruce la manne financière que lui rapportait le héros Hubert Bonisseur de la Bath, alias O.S.S. 117.
Consciencieuse, Josette Bruce s’était mise au travail, produisant bon an mal an six nouveaux titres d’O.S.S. 117, qu’elle signait de son nom. Ces romans firent illusion auprès des lecteurs, puisque les tirages de Josette furent dans les mêmes ordres de grandeur que ceux de son défunt mari. Mais, à partir du début des années 1970, elle trouva que faire vivre, encore et toujours, ce même personnage, était très contraignant.
En 1972, elle se libéra de pouvoir écrire un roman qui ne bénéficiait pas du support d’O.S.S. 117, et publia
Andamooka (aux Presses de la Cité) : un roman d’amour et d’aventures qui se situe en Australie et qui conte l’histoire de chercheurs d’opales. Les critiques furent bonnes, ce qui emplit d’aise l’écrivaine. Elle ne produisit alors plus que quatre O.S.S. 117 par an, puis fonda bientôt ses espoirs sur un nouveau personnage de son cru,
Zond :
«Un bien étrange personnage, diplômé du MIT, spécialiste de parapsychologie, parcourant le monde en compagnie de ses quatre collaborateurs – aussi fidèles qu’efficaces – pour y risquer sa vie, tout en donnant l’impression de s’y promener.»Pour se faire aider dans cette nouvelle oeuvre, Josette Bruce fit appel à la collaboration de son
ex-mari, Pierre Dourne, ancien ami de Jean Bruce depuis la Guerre, et qu’elle avait épousé
en 1966. Pierre Dourne (le « Pierre Dru » des toutes premières aventures d’Hubert Bonisseur de la Bath) avait déjà aidé Josette pour ses romans d’O.S.S. 117, notamment en voyageant comme le faisait Jean Bruce pour rapporter à l’écrivaine les décors indispensables aux histoires exotiques vécues par son héros de papier. En retour, Josette s’arrangea pour que Pierre Dourne obtienne des rôles dans les films d’O.S.S. 117 qui furent tournés dans les années 1970 ; il y en eut deux : O.S.S. 117 prend des vacances, et O.S.S. 117 tue le taon, où Pierre Dourne fut crédité au générique sous le nom de Joss Morgane.
Les Presses de la Cité lancèrent la collection “Zond”, «à reculons», en 1976. Les tirages ne furent pas au rendez-vous et Josette Bruce abandonna le personnage au bout de cinq titres, pour revenir aux aventures d’O.S.S. 117, plus «rentables».
Voilà donc la clé de l’énigme - s’il en était une – du «qui se cachait derrière ce Joss Morgane, collaborateur à l’écriture de la série “Zond”» …
Ci-dessus, les cinq titres de la série Zond (1976-1977 – Presses de la Cité) Documents ayant servi à la rédaction de ce post :•
Josette Bruce – 6.000.000 d’O.S.S. 117 – Le Figaro du 17 décembre 1970
• Livret de présentation du film
“O.S.S. 117 prend des vacances” (1970)
• Philippe Lombard :
OSS 117 – Les dossiers secrets (2005)
(en rouge) : mentions marginales de l'acte de naissance de Pierre DourneTontonPierre -
m.a.j. le 29 avril 2020