Couvertures de livraisons.

Je me pose une question sur les romans en livraisons.

A partir de quand sont-ils vendus avec une couverture amovible? Depuis toujours ou depuis le début du XXe siècle seulement? Comme on ne trouve plus de livraisons de romans isolées et dépareillées (mais seulement des volumes reliés), il est très difficile de savoir si elles avaient des couvertures illustrées (ou non) amovibles dans les années 1880, 1870 (ou même avant!). Quelqu'un connaît-il la réponse? Avez-vous des exemples?

Merci!

Bon... Je relance la question en la simplifiant: au début du XXe siècle, les livraisons sont pourvues de couvertures amovibles, et sont donc à la fois livres et cahiers de livres. Mais sont-elles déjà présentées avec des couvertures amovibles, disons en 1870? Ou ne nous propose-t-on que le texte brut?

Hoooo Laaaa

tu es rapide, je n'ai pas encore eu le temps de chercher.

Et bien si, il y avait des couvertures aux livraisons au XIX ème siècle.
Voici celles des "Mystères du Peuple" de Eugène Sue ( je suis sur le coup ) :

Joli!

Mais ces livraisons sont probablement tardives non? Je n'arrive pas à bien voir sur l'image, ni même lire le nom de l'éditeur, mais cela ressemble aux dernières éditions de Lachâtre. On est dans les années 1880 non?

En tout cas, merci Ignatz.

M.L. a écrit:

Joli!

Mais ces livraisons sont probablement tardives non? Je n'arrive pas à bien voir sur l'image, ni même lire le nom de l'éditeur, mais cela ressemble aux dernières éditions de Lachâtre. On est dans les années 1880 non?

En tout cas, merci Ignatz.

Je te le dirai quand je les recevrai, d'ici quelques jours j'espère.

Tu as d'autres couvertures un peu anciennes de livraisons? Ca m'intéresserait bien d'avoir d'autres exemples...

Je vais fouiller, mais l'année dernière j'avais rentré un lot de "Pochettes Rouff" ( début 20ème ) :

C'était la façon qu'avait cet éditeur pour vendre ses romans. Il y avait 3 ou 4 livraisons de romans dans une seule pochette, avec parfois une couverture de reliure pour le roman qui le nécessitait :

Bien sûr tous les romans ne finissaient pas en même temps, donc envie de continuer celui dont on vient de lire le début ... et ainsi de suite. Une véritable "cavalerie" bien organisée par l'éditeur.

Les seules couvertures du 19 ème que j'aie sont celles de livraisons de collections Lévy ( "Oeuvres complètes de ...", "Musée littéraire", etc ) Peut-on les considérer comme des romans en livraisons ?

Pix rame un peu trop le soir, je les posterai demain.

En attendant tu peux toujours voir une couverture de livraison du même genre, que j'avais posté sur mon blog en 2005 ( il faudrait d'ailleurs que je le réveille un peu, d'autant plus que j'ai d'autres infos sur les livraisons Dreyfus )

http://editionspopulaires.blogspot.com/2005/09/trouvailles-de-lt-3.html

Merci!

C'est chaque fois un plaisir de faire un tour sur ton blog... Quant aux mises à jour, eh bien... Je ne te jetterai pas la pierre! Les miennes sont devenues annuelles!

Le "Musée Littéraire" et ses couvertures de livraisons ou d'ouvrages complets :





Je n'arrive pas très bien à saisir la notion de livraison de le cas présent ( le nombre de cahier à l'intérieur du fascicule ? possible mais peu probable, car variable )

Dans les 2 cas ci-dessus, "10 centimes la livraison", "90 centimes l'ouvrage complet". Or "L'horoscope" compte 74 pages ( 5 cahiers numérotés de 1 à 5 : 4 de 16 pages et 1 de 10 pages ), et "Gabriel Lambert" comporte 48 pages ( 3 cahiers de 16 pages non-numérotés ).

Ils ne sont probablement pas destinés à être vendus en livraison ?

Qu'en penses-tu ?

Personnellement, dès que je me penche sur un problème éditorial, je n'y comprends rien!

Il me semble qu'ils ont d'une façon ou d'une autre été vendus en livraisons, puisqu'ils portent un chapeau indiquant le prix de la livraison.

En revanche, il ne s'agit peut-être pas de livraisons reliées dans ce cas: les empreintes ont peut-être été utilisées pour former des cahiers plus ou moins gros qui ne correspondent pas au format des livraisons à ma connaissance, les livraisons faisaient très généralement 8 pages, non?).

Je viens de regarder des ouvrages de livraisons reliées que j'avais dans mes bibliothèque, et il semble en effet que les cahiers correspondent à deux livraisons.

Cela signifierait que le volume relié n'est pas composé de livraisons, mais d'un second tirage, par cahiers de deux livraisons, avec les mêmes empreintes. Il semble d'ailleurs que ce soit la plupart du temps le cas, dans les reliures éditeur (contrairement aux reliures amateurs).

Tes éditions auraient été faites selon le même principe.

C'est une suggestion. Et je dis peut-être une étise. Qu'en penses-tu?

un roman d'Alphonse Daudet en livraisons trouvé sur Ibaille.
Ecrit en 1876, mais est-ce la 1e édition

http://cgi.ebay.fr/ALPHONSE-DAUDET-Jack-Complet-en-19-fascicules_W0QQitemZ310021690351QQihZ021QQcategoryZ17151QQssPageNameZWDVWQQrdZ1QQcmdZViewItem

Alors, un tour à Flamberge m'a permis de voir les merveilles des livraisons... et de leurs couvertures. Il y a bien des couvertures à ces livraisons. Je dirais que les plus vieilles qu'il m'a montrées (se refusant de les vendre) dataient de 1880, peut-être même de 1870.

La couverture amovible est donc présente, parfois (dans les versions tardives) la couverture de la première livraison est en couleurs. La couverture correspond souvent à ce qui sert de frontispice à l'édition reliée.

Si certains d'entre vous possèdent des images, je suis preneur, pour un petit travail sur le sujet...

et merci à Arzam pour ce nouvel échantillon. Je pense que c'est une réédition plus tardive. Quand lit-on Fayard frères comme marque d'éditeur? Les deux frères se disputent tôt, non? Puisque les Paul d'Ivoi chez le frère malheureux sont publiés autour de 1900, non? Je parle de mémoire.

Pour les Fayard, il s'agit des livraisons parues en même temps que les Jules Mary.

J'avais déja posté les scans des couvertures de livraisons à l'époque :

https://litteraturepopulaire.1fr1.net/bibliographies-f16/mary-jules-1851-1922-t345-20.htm

Pour les Eugène Sue, je suis en négociations...

Est-ce que ton étude a quelque chose à voir avec :

https://litteraturepopulaire.1fr1.net/illustrateurs-populaires-et-traducteurs-f19/livraisons-populaires-1848-1870-t708.htm

Sinon essaie de le ou la contacter. Vous semblez avoir le même domaine de recherches.

Non, pas du tout: il s'agi(ssai)t d'une intervention pour un séminaire de recherche.

J'ai été voir le responsable de Flamberge qui m'a montré de véritables trésors!

De sa collection personnelle je déduis:
1°) Qu'il existe des couvertures probablement dès les années 1880 et peut-être avant.
2°) Que celles-ci ne se confondent pas toujours avec les frontispices.
3°) Qu'elles ont souvent été en couleurs.
4°) Qu'elles étaient généralement accompagnées d'un argumentaire publicitaire souvent passionnant.
5°) Que le responsable de Flamberge est décidément un libraire extraordinaire.

M.L. a écrit:

Joli!

Mais ces livraisons sont probablement tardives non? Je n'arrive pas à bien voir sur l'image, ni même lire le nom de l'éditeur, mais cela ressemble aux dernières éditions de Lachâtre. On est dans les années 1880 non?

En tout cas, merci Ignatz.

Plus que tardif... Le paquet vient d'arriver, les scans ce sera plus tard ( faut bien que je bosse ) . Ce sont les livraisons éditées par la "Librairie du Progrès", 3 rue des Grands Augustins à Paris. Un tampon à l'encre violette sur la couverture "Nouvelle bibliothèque des Auteurs Réunis, 150 avenue de St Ouen, Paris".

Un petit tour sur Opale confirme bien que ce sont les livraisons publiées par La Châtre en 1881. Les illustrations sont... disons... grivoises.

Notice de la BnF sur les livraisons ( il me manque les dernières ) :

Citation :

Type : texte imprimé, monographie
Auteur(s) : Sue, Eugène (1804-1857)
Titre(s) : Les Mystères du peuple [Texte imprimé] / par Eugène Süe
Publication : Paris : Librairie du progrès, (s. d.)
Description matérielle : 2 vol. (808, 808 p.) : fig., frontisp. ; in-4°

Comprend : T. 1. La Révolution française. Jusqu'à la partie intitulée : ″Les Tenailles de fer″, comprise; T. 2 Le Trépied de fer et la dague ou Mahiet l'Avocat d'armes (1300-1428), Jeanne la Pucelle ou le couteau de boucher, Les Jésuites, La Bible de poche, Le marteau de forgeron, Le sabre d'honneur, Les pérégrinations de la famille Lebrenn, Epilogue aux mystères du peuple par Maurice Lachâtre , Eugène Sue, biographie par Maurice Lachâtre

Notice n° : FRBNF31419056

_________________________ Sous-notice [1] _________________________

Auteur(s) : La Châtre, Maurice (1814-1900)
Titre(s) : Epilogue aux mystères du peuple [Texte imprimé] / par Maurice Lachâtre

_________________________ Sous-notice [2] _________________________

Auteur(s) : La Châtre, Maurice (1814-1900)
Titre(s) : Eugène Sue [Texte imprimé] : biographie par Maurice Lachâtre

Notice de la BnF sur l'éditeur :

Citation :

La Châtre, Maurice (1814-1900) forme internationale

Nationalité(s) : France
Langue(s) : français
Sexe : masculin
Responsabilité(s) exercée(s) sur les documents : Auteur
Naissance : 1814-10-14, Issoudun (Indre)
Mort : 1900-03-09, Paris

Baron d'empire en 1810. - Éditeur, plusieurs fois condamné pour ses publications. - Son "Histoire des papes" avait été condamnée à la destruction par jugement du 27 janvier 1869


Forme(s) rejetée(s) :
< La Châtre, Maurice de (1814-1900)
< Lachâtre, Maurice (1814-1900)

Source(s) :
Histoire des papes / par Maurice de La Châtre, 1857-. - Nouveau dictionnaire universel / par Maurice Lachâtre, 1995 [document électronique : reprod. de l'éd. de 1865-1870]
Larousse 19e s.. - Berthelot. - DBF : La Châtre (Maurice [Claude-Maurice de]
BN Cat. gén.. - BN Cat. gén. suppl. : Lachâtre (Maurice)

Un colloque qui pourrait t'interesser :

http://www.fabula.org/actualites/article22662.php

Au cas où cet article disparaîtrait deFabula :

Citation :

Colloque "Visages du livre : l'iconographie de la page de titre"
Evénement
Information publiée le mardi 26 février 2008 par Julia Peslier) (source : THUET)
Du 13 mars 2008 au 15 mars 2008, REIMS (3 jours)


Le CRTMLE (Centre de Recherche sur la Transmission des Modèles Littéraires et Esthétiques) organise, à Reims, les 13,14 et 15 mars 2008, dans le cadre de son programme Valorisation du Patrimoine Littéraire et Documentaire en Champagne-Ardenne, un colloque international, lié à une exposition à la Bibliothèque Carnégie de Reims, intitulé:

Visages du livre : L’Iconographie de la page de titre


Si l’exposition est destinée au grand public, pour présenter, à partir des collections patrimoniales de la Bibliothèque Carnégie de Reims, l’évolution de l’iconographie de la page de titre, de sa naissance avec l’imprimerie à l’apparition des couvertures illustrées au XIXe siècle, le colloque vise à réunir des spécialistes d’histoire du livre intéressés par la naissance, l’évolution et l’iconographie de la page de titre. La page de titre, qui naît progressivement avec la diffusion de l’imprimerie, est souvent l’objet d’une riche iconographie, qui va de la marque d’imprimeur à de véritables pages-tableaux. Visage du livre, elle illustre, au premier sens du terme : elle met en valeur le texte, l’auteur ou encore l’objet livre lui-même. Elle produit souvent un discours symbolique, qui articule le lisible et le visible.

La perspective chronologique retenue est volontairement large : il s’agit de faire dialoguer, autour d’un objet commun, des spécialistes de différentes périodes. Le colloque associe les types d’approches méthodologiques, car la page de titre et son iconographie reflètent autant le processus de fabrication du livre que sa diffusion, et font dialoguer non seulement les différents acteurs de la communication éditoriale mais aussi différents champs culturels d’une époque. Les communications croiseront les perspectives diachroniques et synchroniques, pour saisir le rôle de l’iconographie de la page de titre dans sa diversité et sa richesse herméneutique.

Exposition : Bibliothèque Municipale de Reims

Place Carnégie

11 mars – 30 avril 2008

Entrée libre



Exposition mise en ligne à partir du 13 mars sur le site de la Bibliothèque Municipale de Reims : http://www.bm-reims.fr



Programme :



Jeudi 13 mars


10h30 Ouverture du colloque

11h00 Séance 1 : Premiers visages

Ch. Denoël « Du frontispice à la page de titre : le décor initial des manuscrits médiévaux »

D. Quéruel « Le livre manuscrit à la fin du Moyen-Age : entre tradition et modernité »


14h00 Séance 2 : Lisible et visible

J.-L Haquette « Du monument au tableau : la mise en espace de la page de titre du XVI e au XVIII e siècle »

R. Dekoninck « Le proxénète du livre (Furetière 1666). Contribution à l‘étude du frontispice jésuite dans les éditions anversoises de la première moitié du XVII e siècle »

B. Tane « Figures du livre ? Les seuils du livre illustré au XVIII e siècle »

16h30 Visite de l’exposition à la bibliothèque Carnégie



Vendredi 14 mars

Matin


9h00 Séance 3 : Approches génériques

E. Hénin « Les frontispices des Cabinets de curiosité au XVII e siècle »

Ch.O. Stiker-Métral « Une image de la pensée : le frontispice des Maximes de La Rochefoucauld »

F. Gevrey « Faut-il montrer ou dire ? La parodie du merveilleux dans la page de titre et le frontispice de plusieurs contes libertins du XVIII e siècle »

M.-P. Litaudon « L’entrée en lecture : iconographie des pages de titre et de couverture des abécédaires au XIX e siècle »

E.Trenc « Quelques pages de titres illustrés de recueils poétiques. Symbolistiques en Catalogne autour de 1900, un essai de typologie »



Vendredi 14 mars

Après-midi


13h30 Séance 4 : Page de titre et réception des œuvres

J. De Landtsheer « L’édition de l’œuvre philosophique de Sénèque par Juste de Lipse comme source d’inspiration de la traduction de Thomas Lodge : une comparaison des pages de titre »

F. Fièvre « Frontispices de destinataire, de destinateur, de contenu : les contes de Grimm et leur public dans l’Angleterre victorienne »

M. Sironval « Pages de titre, éditeurs et publics des Mille et Une Nuits »



16h00 Séance 5 : Suites éditoriales

M.-D. Leclerc « De quelques invariants iconographiques en page de titre : l’exemple de la bibliothèque bleue »

J.-M. Chatelain, B. Teyssandier « Typographie et scénographie du livre néo-classique : l’ambition de Pierre Didot »

J. Lavie « Henri Jonquières, un éditeur de livres modernes 1922-1932 »




Samedi 15 mars


9h30 Séance 6 : L’espace de l’illustrateur

P. Cate « The Title Page as Narrative and Humor in French Literature : 1875-1900 »

D. Knyz Tomaszewska « Entre l’ornement et le message. La couverture et la page de titre du livre polonais à la charnière du XIX e et du XX e siècle »

P. Edwards « Naissance de la page de titre et de la couverture photo-illustrées parmi les œuvres de fiction au Royaume-Uni et en France : l’image-fenêtre et l’image-façade »


11h30 Présentation de l’exposition virtuelle




Responsable : Jean-Louis HAQUETTE


Adresse : UFR LETTRES ET SCIENCES HUMAINES CRTMLE BATIMENT RECHERCHE 57 RUE PIERRE TAITTINGER 51096 REIMS

Scan des 2 versions de couverture de livraisons du roman de Eugène Süe, chez Lachatre ( avec titre ou avec illustration grivoise ) :

Un petit florilège des illustrations intérieures, érotiques et anti-cléricales :





Aaaargh, Perrette et ses pots au lait...

Attention amigo! Le bon abbé Bethleem a l'oeil sur toi,tu vas subir ses foudres!

l'illustrateur de ces très libertines images est Georges Coutan
j'ai trouvé quelques éléments de biographie

bon... je vais essayer de garder tout mon sérieux pour vous proposer la révélation qui suit

regardez bien où est né le dessinateur, ça ne s'invente pas

Citation :

Coutan (George). - Dessinateur, né à Chamouille (Aisne) le 9 mars 1853, mort à Paris le 3 août 1890. Fils d'un employé de la Banque, et employé lui-même dans cette administration, il la quitta après son mariage avec la statuaire Laure Martin (ci-dessous) pour ne plus s'occuper que de travaux artistiques et littéraires. Il collabora à nombre de journaux et de publications illustrées : la Caricature, la Vie parisienne, le Carillon, le Triboulet, la Lanterne de Boquillon, etc., illustra les Mystères du Peuple, d'Eugène Sue, quelques romans de Léon Cladel et d'Hector France, fonda avec Clovis Hugues le Tambourin, pamphlet hebdomadaire, et, en 1890, avec L. Moutin, la Revue des Sciences psychologiques, dont il fut le rédacteur en chef et à laquelle il collabora par la plume et le crayon.

Pour continuer les illustrations des modes de vente des livraisons du XIXème, voici maintenant le cas de la Librairie B. Simon à Paris, tenue par Emile Blain alias Emile Blainville, éditeur du journal "Paris la Nuit".

Il paraît 2 livraisons à 10 centimes par semaine, réunies sous couverture.
Certaines livraisons sont également disponibles regroupées à 50 centimes ( soit 5 livraisons ) toutes les 2 semaines et demi.





Tous ces romans en livraisons sont de 1889-1890