Jean LOMBARD (La corne d’Or) – un alias de
Henri MARI(A ne pas confondre avec le romancier
Jean LOMBARD de son vrai nom, plus connu sous l’alias de
Max André RAYJEAN.)
On le rencontre sous son vrai patronyme –
Henri MARI - en
1954, à
La Corne d’Or de Nice, pour la co-signature avec
Pierre PASQUINI de
Elle a parlé !, une enquête sur la mort suspecte de Wilma Montesi, le scandale politique lié à une affaire de mœurs qui bouleversa l’Italie en 1953 {1}.
Puis il publie dans la foulée, entre 1954 et 1956, encore à
La Corne d’Or, cinq romans d’espionnage, dont quatre mettent en scène le héros
Pierre DAIM, l’agent B 422. Cinq romans qu’il signe du pseudonyme de
Jean LOMBARD (Jean H. LOMBARD pour le premier).
A la suite de ces quelques aventures d’espionnage, qui prirent fin avec la cessation de
La Corne d’Or fin 1956, il fait carrière dans le monde éditorial orienté « Côte d’Azur / Cinéma ».
On repère trois revues dans lesquelles œuvra H
enri MARI :
•
RIVIERA Magazine (domicilé à Nice), un mensuel « Côte d’Azur » mettant en avant le cinéma et ses vedettes, les festivals,… Henri MARI est le Directeur de la Rédaction de la revue, et signe un article dans chaque numéro (il n’y en aura que quatre !, de décembre 1956 à avril 1957). Citons ses articles sur le peintre Raymond Moretti, sur le Carnaval de Nice, sur Michèle Morgan et James Hadley Chase et sur le 10ème Festival de Cannes (1957).
• Le magazine
SUD, de fin 1957 à 1970 (domicilié à Nice), un mensuel « méditerranéen », lui aussi orienté cinéma, et peinture (Picasso, Cocteau, Moretti,…). Henri MARI en est le Directeur Général, et signera, outre quelques articles, les éditoriaux récurrents. Pierre PASQUINI, son co-auteur de
Elle a parlé !, est nommé Directeur des relations, et Yvette MARI, certainement l'épouse du DG, est à la fois Gérante et Secrétaire générale. Henri MARI signe dans les deux premiers numéros un article hommage au niçois Paul Gordeaux (1891-1974), entre autres le créateur du mot Bla-Bla-Bla. Plusieurs articles à connotation « policière », non signés mais que l'on pourrait lui imputer, y trouvent place, tels
Le détective J.P BRUN, ou encore
Des filles disparaissent sur la Côte d’Azur / Trafic de femmes sur la Côte d'Azur.
• En septembre 1958, le magazine SUD annonce la sortie d’un nouveau magazine,
Rives d’Azur, avec l’annonce de la participation de Henri MARI dans l’équipe de la revue.
Henri MARI semble être un homme fort imprégné du monde du cinéma. Ses romans d’espionnage sont écrits à la manière de « Story Boards ». Je donne pour l’exemple la fin de son roman
Exécutez B 422, paru en mars 1956 (achevé d’écrire à Capri le 26 octobre 1955) :
- Citation :
- D’un coup très violent, il pousse la pierre dans la brèche. Elle roule avec un bruit sec sur le sol calcaire, rebondit sur une autre pierre.
Françoise sursaute légèrement, se retourne d’un seul mouvement et lève son revolver. Son visage est calme. Son regard droit. Elle n’est pas à trois pas de Daim.
Violemment, B 422 appuie alors sur la gâchette de la mitraillette. Le canon saute un peu sur son support de roc, la terre noire s’effrite.
Des rafales éclatent aussitôt du sommet du volcan et du côté de Setting. Une abominable salve qui jette des lueurs de feu dans cette nuit lourde et rose.
Fut-il un « sociétaire » de l’équipe de
J.C. Berthe, le patron de
La Corne d’Or, qui était entouré de plusieurs romanciers ayant des attaches dans le monde du cinéma, tels Robert-Georges Méra, Georges-André Cuel, Paul Auguste Achard… ? Visiblement oui.
Etait-il pied noir, comme d’autres auteurs de la « bande » à
J.C. Berthe, tels Paul Auguste Achard, Georges Younès, Pierre Pasquini,… ? Possible, notamment après avoir lu que
«Les aventures de Pierre Daim “agent B 422” ont maintenant fait le tour de l’Europe et de l’Afrique du Nord»{2}.
Notes
{1} Sur cette affaire, toujours non résolue, voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Wilma_Montesi
{2} Extrait du texte de la quatrième de couverture de Exécutez B 422 – Espionnage La Corne d’Or n°46 - mars 1956TontonPierre