Roger Le Sage (autre formes : Roger Lesage, Roger Le Sage de Vilhoët – pseudonymes : R. Egasel, Terry Drake)Roger Fortuné LESAGE naît à Nice, le 10 avril 1928. Il est un lointain descendant du romancier et auteur dramatique
Alain-René Lesage (1668-1747). Pendant la guerre, il devient maçon mais se retrouve enrôlé de force par les Allemands pour le Service du Travail Obligatoire. Il s’en évade et exerce divers métiers (plongeur en restauration, aide-comptable). En 1944, à 16 ans, il fait une série de reportages pour un journal local.
En 1946, il s’engage comme volontaire parachutiste, puis part pour l’Indochine dans le 3° bataillon colonial de commandos parachutistes. Après deux ans de combat, refusant d’être rapatrié, il est affecté au Service Presse-Information des Forces Armées en Extrême Orient comme reporter. Il participe à la rédaction du journal pour les troupes françaises,
Caravelle Illustré {1}, où il écrit des articles de reportage, des nouvelles et des histoires vécues, ce qui lui donne le goût de l’écriture.
Ci-dessus, à gauche :photo de Roger Le Sage à l’époque de la campagne d’Indochine, fin des années 40 – début des années 50.
A droite :Premier article signé Roger Le Sage dans la revue “Caravelle Illustré” et dans lequel il raconte comment il se retrouva marié involontairement à une jeune laotienne.De retour en France, et s’inspirant de son expérience militaire en Extrême Orient, il écrit “
GO… !”, «
l’histoire de quelques uns de ces “paras”, cyniques parfois, sensibles toujours, ayant fait le sacrifice de leur vie et en connaissant le prix». Publié chez
France Empire en 1954, cet ouvrage recevra le
Prix Hubert Gildas 1955 décerné par la Société des Gens de Lettres. Il récidive l’année suivante avec un second titre de la même veine :
Crèvecœur, lui aussi publié chez
France Empire, qui recevra le
Prix 1956 de la ville de Cannes.
En parallèle à ces récits de guerre, il tâte du roman fantastique à
La Corne d’Or, une maison d’éditions nicéenne : sous la signature de
R. Egasel (Le Sage à l’envers), il publie en 1954
Le Cycle épouvantable, dont il situe l’action au Cambodge, et lui donne une suite un an plus tard, toujours sous la même signature et dans la même collection, avec
Chauffeur des morts.
Se voulant romancier, et peut-être désireux de marcher sur les traces de son lointain aïeul, il publie à nouveau sous son patronyme, en 1956 chez
Cino del Duca,
Les Troupeaux de la lune, un roman dramatique qui se passe en 1941 du côté de Pearl-Harbour ; et il entre chez
Ditis, en prenant comme pseudonyme le nom du héros qu’il imagine, le journaliste aventurier
Terry Drake, dans la
Collection La Chouette où il publie 3 titres, le premier étant
Suivez la blonde en 1956.
En 1957, il part suivre à bord d’un baleinier norvégien une campagne de chasse à la baleine en antarctique et, un peu à la demande de ses compagnons de voyage, en sort un livre qu’il signe
Roger Le Sage de Vilhoët {2} et qu’il intitule
Après vous, Moby Dick !, aux Editions de la Pensée Moderne.
Egalement en 1957, il revient au roman dramatique, avec
Montagnes de violence, dans un style qui n’est pas sans rappeler celui de son ancêtre. Un roman qui sera
couronné par l’Académie Régence {3}.
Enfin, en 1958, il revient une dernière fois sur un récit inspiré de sa campagne militaire en Indochine avec
Tout vient du ciel, publié à
La Pensée Moderne.
Un certain nombre de ses livres auront quelque succès, mais pas suffisamment pour qu’il puisse en vivre, ce qui le mènera à exercer d’autres métiers que celui de romancier.
Il décède à Aix-en-Provence le 13 décembre 2001Notons à son actif deux pièces de théâtre – dont je ne sais si elles ont été montées ou non :
-
Le Bonheur écossais – comédie en 3 actes, et
-
Les portes du ciel / Etrangers indésirables – dramatique en 3 actes.
N.B. Il ne doit pas être confondu avec le breton Roger Lesage, ajusteur et expert en chasse sous-marine, qui participa à l’aventure du “Moana” (“l’immensité des océans” en tahitien) entre 1954 et 1957, et qui fut co-réalisateur et photographe du film “4 du Moana”, sorti en 1959.
Sources documentaires :
- “Go… !” – 2ème de couverture
- Les troupeaux de la lune - rabat de couverture
- Montagnes de violence – 4ème de couverture
- Après vous, Moby Dick !
- Tout vient du ciel – partie bibliographie
- Les Métamorphoses de La Chouette, de Jacques Baudou et Jean-Jacques Schléret
{1} Une dizaine de numéros mensuels sur 1950 et 1951, le titre devenant “Caravelle Indochine illustré(e)” à partir du n°5-6.
{2} C’est pour l’article “Le « Baron », pilote de transport”, qu’il écrivit en 1950 dans “Caravelle illustré”, qu’il utilisa pour la première fois la signature “Roger de Vilhoët”. Cependant, son véritable patronyme est "Lesage" tout court. Peut-être eut-il des ascendants bretons – Vilhoët étant un petit château en Ille-et-Vilaine ? ce qui pourrait expliquer le dépôt de son roman “Montagne de violence” auprès de l’Académie Littéraire de Bretagne, dont le siège est à Nantes. Roman qu'il dédia à Mme A. Le Bayon, avec "...une amitié de breton."
{3} L’Académie Littéraire Régence (aujourd’hui Académie Littéraire de Bretagne et des Pays de Loire), composée à l’origine de 12 membres (parmi lesquels Thomas Narcejac) et de 5 membres d’honneur, décerna son premier prix annuel en 1951 pour l’ouvrage de Luce Godeau intitulé “Un bourg sans histoire”.
TontonPierreMessage modifié le 7 septembre pour donner la forme "officielle" du nom de famille de l'intéressé, et pour donner la date de son décès.