Louis Férald

encore un extrait du livre (une thèse en fait) de Robert Rossi

arzam a écrit:

encore un extrait du livre (une thèse en fait) de Robert Rossi

Hé hé on a les mêmes références !
J'avais sorti le livre hier soir après le message de Maciste, j'en suis à la moitié ( parcours rapide ) et pas de Férald en vue, mais un Féraud par contre.

( Un Férald, des Feraud OK, je repars dormir )

J'épluche Retronews...

Les débuts :

Louis Férald est nommé dans les collaborateurs du journal "Le Plébeien" ( avril 1870 )

6 textes anti-cléricaux satiriques parus dans "La Libre Pensée" du 7 mai 1870 au 30 juillet 1870

Puis, in "Le Sémaphore de Marseille" du 11 juillet 1873 " Messieurs Louis Férald et Léo Taxil ont organisé une fête
au bénéfice des émigrants d'Alsace-Lorraine au Château-des-Fleurs, le 29 juin 1873"

Puis la solution dans "L'Ordre de Paris" du 4 avril 1877 :




Férald, c'est donc Jogand ( lequel des 2 frères ?, probablement Gabriel dit Léo Taxil )

Le dernier texte paru semble être "Le faux duc" écrit en collaboration avec Ludovic Johanne, en juillet 1890.
Les parutions postérieures, comme "L'agent Chacal", sont des rééditions.

Belle trouvaille
Du coup, cela paraît évident au vu de cet article.

J'avais fait quelques recherches et cela m'a amené à plusieurs remarques sur l'existence supposée d'un Louis Férald :
-Gabriel Jogand-Pagès (Léo Taxil) naît le 21/03/1854 à Marseille et meurt à Sceaux le 27/03/1903.
Il est le fils de Charles François Marie Jogand x Joséphine Françoise Antoinette Pagès.
Cette dernière est dite issue d'une famille originaire de Sète (ou Cette à l'époque).
Une recherche sur Louis Férald sur Généanet donne 7 résultats dont 3 sont à éliminer d'office, 2 résultats dans le Morbihan (qui semblent à éliminer aussi) et surtout 2 à Cette   .
Sur ce Louis Férald de Sète/Cette, la référence semble être un avoué(ou avocat) basé sur Montpellier et cité dans un journal de l'Hérault en 1891.
Une nouvelle recherche indique que ce Louis Férald serait plutôt Louis Féraud et il est dit âgé de 50 ans dans un recensement de 1891 et marié à Anna Gaud.
Marius Lucien Louis Férald épouse Louise Anna Gaud en 1863. Nouvelle recherche et nous en apprenons plus sur ce Louis Féraud : il est le fils de Joseph Eugène Louis Féraud (boulanger à Sorgues) et de Clémentine Thérèse Rey, morte en 1855 à Marseille
Pas de Pagès cité dans cet acte de mariage.
Ce Marius Lucien Louis Férald naît à Avignon en 1840. Son père est né à Marseille, la mère à Avignon.
J'arrête là les investigations généalogiques !.
Il ne semble donc pas y avoir de Férald dans la famille de la mère de notre auteur.
On ne peut être que troublé par ces incursions Marseille / Sète dans la généalogie des Féraud/Férald faisant écho à l'origine de la mère de Léo Taxil. Y a -t-il là une explication du pseudo Louis Férald  

-Comme le dit Maciste plus haut, il faut aussi règler le cas Ludovic Johanne auteur avec Louis Férald (ou seul ?) d'autres romans.
Cette fois une recherche sur Généanet donne 16 résultats pour la plupart faisant référence justement aux parutions de romans en feuilletons.

Donc, il est probable que Ludovic (Louis ?) Jouhanne et Louis Férald soient bel et bien des pseudos de notre Léo Taxil qui aimait bien publier masqué

Au vu de vos belles trouvailles, une autre hypothèse se profile (au moins dans mon cerveau): ce Louis Férald pourrait être un pseudonyme employé alternativement par les deux frères Jogand. Quand Férald est collaborateur de Maurice Jogand, il cache Léo Taxil; quand il collabore avec Léo Taxil, il cache Maurice Jogand. Et quand la signature Louis Férald apparaît seule, il pourrait s'agir d'une oeuvre commune aux deux frères.
Il faudrait voir si Maurice Jogand a effectivement été emprisonné suite à la Commune, et donc été empêché d'écrire les chroniques signées Férald dans L'Egalité. Ou bien cette histoire n'est-elle qu'une mystification de Léo Taxil pour justifier la disparition de la signature Louis Férald à cette date?
La piste Ludovic Johanne est également à poursuivre.
Continuons nos efforts!

Je viens de parcourir les Confessions d’un ex-libre penseur (Paris : Letouzet et Ané, éditeurs, 1887) de Léo Taxil. n n'y trouve pas mention de Louis Férald.
Il évoque ainsi la collaboration à L'Egalité:
« Nous étions deux rédacteurs chargés, à tour de rôle, de donner chaque jour la biographie d’un homme célèbre. […] Mon collaborateur avait la spécialité des célébrités artistiques et littéraires, et moi, celle des hommes politiques. […] Après la Commune, mon collaborateur fut arrêté. »
Il ne cite pas davantage le nom de son frère, dont il parle pourtant à l'occasion de sa tentative de fuite de la maison paternelle en octobre 1868: « je n’étais pas seul, à la maison, à lire clandestinement des journaux athées et des brochures révolutionnaires. Mon frère, bien qu’il fût mon aîné, subissait mon influence. ».
Etant donné les liens entre les deux frères, une collaboration littéraire sous le nom de Louis Férald ne serait donc pas étonnante.

Quelques éléments sur Maurice Jogand glanés dans l'article de Maurice Dubourg scanné par barillier:

Louis Férald aurait été rédacteur de l’Almanache républicain en 1873 = Almanach de l’Egalité, journal pour lequel il travaillait en 1871 avec Léo Taxil.

Il y a des liens entre Maurice Jogand et la Commune de Marseille:
« Sans doute, dans la fougue de ses 21 ans, [Maurice Jogand] se mêla-t-il plus ou moins à l’éphémère Commune de Marseille. »
Il a écrit une brochure de 8 pages sur son meneur, Gaston Crémieux ; et une Histoire populaire de la Commune à Marseille (1870-1874), en collaboration avec Joseph Bernard (Marseille, 1878).

Jean François Le Deist a écrit:

Les parutions postérieures [à 1890], comme "L'agent Chacal", sont  des rééditions.

J'avais daté (d'après Lorentz) L'agent Chacal de 1886.

C'est le n° 6 de la série "Romans populaires", dans la collection "Petite bibliothèque universelle" ( Librairie des publications à 5 centimes, 24 rue de la montagne Sainte-Geneviève à Paris. c'est à dire G. Edinger ).

Effectivement paru en fin 1885 ou début 1886.

Encore une chose à noter: à partir de 1886, Léo Taxil s'engage dans sa campagne anti-francs-maçons. La même année Férald publie son avant-dernier ouvrage, qui sera suivi 4 ans plus tard du dernier. Les deux faits coïncident donc et peuvent expliquer la disparition de la signature Férald après 1890, alors que Maurice Jogand poursuit sa carrière de romancier bien au-delà.