Les auteurs traduits (2. Les auteurs - Première partie)
Feu a, surtout dans ses premières années, pioché dans les romans de guerre anglo-saxons, dont certains furent dans leur pays des succès en librairie. Pourtant la plupart de leurs auteurs sont peu connus, voire inconnus, quelque fois même auteurs d'un seul livre, basé sur une expérience vécue, ou de plusieurs, mais qui n'ont pas connu de traduction française. Voici des présentations de certains d'entre eux, basées sur ce qui est disponible sur divers sites et quatrièmes de couverture, avec des parcours reconstitués en croisant plusieurs sources.
Pourtant c'est très incomplet, les infos étant difficile à trouver, quoi que bizarrement, ce fut parfois plus facile que pour les auteurs français de cette collection...
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Arthur A. AgetonArthur Ainslie Ageton est né le 25 octobre 1900 à Fromberg dans le Montana. Après avoir reçu son diplôme d'études secondaires, il va au Washington State College pendant un an, de 1918 à 1919. Il entre ensuite à l'Académie Navale, et en sort diplômé, puis il obtient un diplôme d'études supérieures en 1931. Chercheur inlassable, il obtiendra aussi de la Johns Hopkins University une maîtrise en écriture moderne en 1953. Il se marie avec Jo Lucille Gallion le 24 novembre 1933. Le couple aura deux enfants.
Arthur A. Ageton est l'exemple typique de l'officier supérieur blanchi sous le harnais, gravissant tous les échelons de la hiérarchie navale. Il va d'ailleurs théoriser sur son métier, rédigeant seul ou en collaboration nombre de livres qui feront longtemps référence, comme
The Naval officer's guide (1943), qui connaîtra six éditions,
Manual of celestial navigation (1942) ou encore
The Marine officer's guide (1956), lui aussi plusieurs fois réédité.
Il va connaître le feu durant la seconde guerre mondiale, dans la Pacifique. D'abord comme officier subalterne à bord du cuirassier USS Washington, puis, promu capitaine, comme commandant de la flottille 3 de débarquement, participant ainsi à la bataille de Leyte, au débarquement dans le golfe de Lingayen, au nord de Luçon, et à celui d'Okinawa. Il recevra la Bronze Star Medal pour son comportement à Leyte. Son service lui vaudra aussi la Legion of Merit.
Le 9 septembre 1954, à la demande du président Eisenhower, il devient ambassadeur des États-Unis au Paraguay. Poste qu'il tiendra jusqu'au 10 avril 1957.
Dans la marine, il obtiendra le grade de contre-amiral.
Il ne s'arrêtera pas pour autant d'écrire, et enseignera même l'écriture créative à la George Washington University (Washington, D.C. ). Il écrira lui-même deux romans,
The Jungle seas et
Hit the beach, ainsi que des nouvelles et articles pour divers magazines.
Il est décédé à l'âge de 70 ans, le 23 avril 1971, à l'hôpital militaire de Bethesda, banlieue résidentielle de Washington.
Fleuve Noir, dans sa collection
Feu, a traduit et édité son roman
Hit the beach sous le titre
Objectif Leyte.
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John Baxter BlackJohn Baxter Black est né le 2 avril 1924. Il grandit à Mansfield, dans l'Ohio. C'est le petit fils d'un industriel, Franklin Blymyer "Frank" Black (1865 – 1937), qui a créé l'Ohio Brass Company en 1988, une usine qui va faire vivre des dizaines de familles de la ville (la compagnie fermera en 1990, mal remise des différentes crises des années 1970 et 1980). En 1938, il entre en internat, à l'Adirondack-Florida School, puis en 1939 à l'école privée Putney School, à Putney dans le Vermont. Il en sort diplômé en 1942. Il enchaîne ensuite en entrant à l'université privée Brown, située à Providence dans l’état de Rhode Island, tout en intégrant l'Enlisted Reserve Corps. (corps de réserve de la section aviation de l'armée américaine). En février 1943, il rejoint le service actif. Mais, ses tâches étant principalement cléricales, il n'a jamais vu de combat (il faut dire qu'il avait envisagé le suicide pour éviter l'armée). Il a été affecté aux États-Unis (1943), en Angleterre et en Irlande du Nord (1943-1944), puis en France à Compiègne et Le Havre (1944-1945), puis en Belgique, avant d'être libéré de l'armée en janvier 1946. Il va alors passer quatre années à Harvard. Diplômé en 1950, il s'installe à New York, dans l'optique de devenir écrivain.
Il côtoie les milieux de la poésie et de la peinture, notamment via la fameuse galerie d'art Tibor de Naga. C'est durant cette période qu'il essaye de combattre son homosexualité par la psychanalyse, avant de l'assumer pleinement. Mais sa carrière d'écrivain ne décolle pas.
En 1954, il entre à l'université de Columbia pour étudier l'histoire. Il va y mener une thèse sur l'histoire de l'anglais, puis devient historien et professeur. Il publie son roman
The Night the americans came en 1962. Durant cette décennie, il enseigne l'histoire au Babson Institute dans le Massachusetts, puis l'histoire de l'anglais du 19ème siècle à l’institut polytechnique de Londres.
En 1978, il commence à s'intéresser à l'histoire de sa famille, assouvissant par là sa passion pour la généalogie. Il avait débuté la rédaction d'un journal intime à 11 ans, en 1936, journal qu'il tiendra d'ailleurs jusqu'au dernier mois de sa vie, en octobre 2014. S'appuyant sur ses souvenirs, son journal et les lettres et autres journaux familiaux, il rédigera cette histoire en deux volumes :
A history of the family of Mr. and Mrs. Frank Blymyer Black of Mansfield, Ohio (1995). Ses journaux et cette histoire familiale deviennent des témoignages précieux de l'évolution de la société américaine, car tous les sujets que l'auteur aborde le sont très franchement et sans tabous : amitiés, sexualité, cinéma, politique, lectures, théâtre, famille, maladie (ses parents sont tous deux décédés des suites de longues maladies), etc...
Ayant passé sa vie à écrire, il décède le 28 octobre 2014, les dernières notes de son journal datant du 24 octobre.
Son roman
The Night the americans came a été traduit et édité par les éditions
Fleuve Noir dans la collection
Feu, sous le titre
La Nuit où les américains arrivèrent (n°55).
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John BurganJohn (dit Jack)
Burgan, est né à Vintondale, Pennsylvanie, en 1913. Il fait sa scolarité dans les écoles publiques de sa ville natale. Puis ses parents déménagent à Ferndale, toujours en Pennsylvanie, où il terminera ses études supérieures.
Une fois diplômé, il devient journaliste, et occupe aussi des postes de relations publiques, dans l'état de New York, à Rochester puis à Albany, pour divers journaux, et ce jusqu'à l'entrée en guerre de son pays.
Il s'engage alors dans la marine. Il est lieutenant d'artillerie durant la campagne de Guam, dans l'archipel des îles Mariannes. La dernière année de la guerre, il est chargé des communications sous les ordres de l'amiral Nimitz.
C'est pendant la guerre, en 1942, que son premier roman,
Even my own brother, est publié, largement inspiré de son vécu de provincial arrivant dans une grande ville.
Après la guerre, marié, il s'installe à Ventura, en Californie. Il devient rédacteur en chef du journal local, le "Ventura County Star", toujours publié de nos jours.
Il publie en parallèle des nouvelles, notamment pour le magazine "Collier's" et le "Saturday Evening Post", ainsi que trois autre romans, dont
Two percent fear, paru en 1947, inspiré de son vécu militaire, qui sera réédité sous le titre
Cry attack ! En 1958.
Mais il ne verra pas cette réédition car il disparaît en 1951 dans un crash d'avion.
Fleuve Noir, dans sa collection
Feu, a traduit et édité son roman
Two percent fear sous le titre
Les Paradis du Pacifique.
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Francis CliffordFrancis Clifford, nom de plume d'
Arthur Leonard Bell Thompson, est né le 1er décembre 1917 à Bristol en Angleterre, et était un écrivain britannique, auteur de romans policiers.
De 1928 à 1935, il fait des études au Christ’s Hospital de Bristol, puis travaille comme agent commercial jusqu'en 1939, travaillant dans le commerce du riz en Extrême-Orient. Pendant la seconde guerre mondiale, capitaine, il commande une unité de « Karens » en Birmanie (troupes indigènes issues d'un groupe ethnique tibéto-birman). Lui et ses hommes feront parties de l'arrière-garde couvrant la retraite de l'armée britannique face à l'invasion japonaise en mars / avril 1942, en tendant des embuscades, détruisant routes et ponts, et sauvant ainsi les troupes chinoises et britanniques en Birmanie de l'encerclement. L'unité se battra jusqu'en 1943. Mais le tribut sera lourd, et l'officier ne regagnera ses lignes qu'extrêmement affaibli avec seulement une soixantaine d'hommes. Plusieurs fois blessé, il sera décoré de l'ordre du Service distingué (DSO). Jugé trop malade, il est envoyé en Angleterre, et il travaillera alors pour le SOE (Special Operations Executive). En 1944, il épouse Marjorie Bennett à Londres (mariage qui finira par un divorce).
Après la guerre, à son retour à la vie civile, il travaille brièvement dans l'industrie de l'acier, et commence à écrire durant son temps libre. Il devient ensuite journaliste, de 1946 à 1959. Pendant cette période, il se convertit au catholicisme, ce qui se ressent parfois dans ses écrits assez moralisateurs.
En 1953, il publie son premier roman,
Honour the shrine, qui s'inspire largement de son vécu de guerre. En 1955, il se remarie, avec Josephine Bridget Devereux (1918-1990). En 1959 est publié son roman
Act of mercy (traduit en France sous le titre
Le Salaire de la pitié). Le succès est au rendez-vous. Il devient romancier à plein temps. Ce roman est d'ailleurs adapté au cinéma en 1962 dans un film anglais,
Guns of darkness, réalisé par Anthony Asquith, et qui sort en France sous le titre
Sept heures avant la frontière. Son roman
The Naked runner (
Chantage au meurtre en France), paru en 1966, est également adapté pour un film anglais réalisé par Sidney J. Furie, avec les mêmes titres originaux et français.
Arthur Leonard Bell Thompson est lauréat à deux reprises du Silver Dagger Award (prix littéraire britannique décerné au second meilleur roman policier de l'année, le premier prix étant le Gold Dagger Award) pour ses romans
Another way of dying (
À chacun son mensonge) et
Grosvenor square goodbye. Au total, il aura écrit 18 romans.
Il décède le 24 août 1975 à Weybridge dans le Surrey.
Son premier roman,
Honour the shrine, a été traduit et publié par
Fleuve Noir dans sa collection
Feu, sous le titre
Le Pont sur le Nam Tung (n°64).
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Robert CraneRobert Crane est le pseudonyme de l'américain
Connie Leslie Sellers, né le 1er mars 1922 à Shubuta, Clarke County, Mississippi, et décédé le 2 février 1992 à Jackson County, Oregon.
Après le lycée, il s'enrôle dans l'armée. C'est alors qu'il était soldat que
Connie Leslie Sellers a commencé à écrire, et il éditera divers journaux pour ses régiments d'affectation. Il se marie jeune, en 1943, avec Mary Raineri, à La Nouvelle-Orléans, Mississippi. Ils auront deux enfants. Il va rester à l'armée 17 ans, participant à la seconde guerre mondiale, durant laquelle il a été blessé deux fois (il recevra les Silver Star, Bronze Star, et la Purple Heart), puis il fera la guerre de Corée en tant que correspondant de guerre. En 1956, il se fait virer pour alcoolisme, avec le grade de first sergeant.
Après sa carrière militaire, il emménage en 1961 avec sa femme et ses deux fils à Grants Pass, Josephine County, dans l'Oregon. C'est là qu'il commence à écrire pour vivre, et pour subvenir aux besoins de sa famille, principalement des histoires pour les magazines masculins et de la fiction érotique vendue dans les supermarchés. Écrivain spécialisé dans les pulp magazines, il va donner dans divers genres comme l'aventure, la guerre, l'érotisme, la science-fiction... Dans les années 1960, sous le nom de
Robert Crane, il écrira une série de romans sur la guerre de Corée qui connaîtront un certain succès, aussi bien public que critique. Prolifique, il aurait écrit dans les 230 romans et nouvelles, sous au moins 94 ( ! ) pseudonymes. Cette diversité dans ses pseudonymes s'explique par le fait qu'il écrivait pour divers éditeurs parfois concurrents.
À la fin des années 1960, il va commencer à écrire pour Hollywood, "novélisant" des productions comme le film de guerre
Trop tard pour les héros (
Too late the hero) de Robert Aldrich (1970), ou la série
Dallas (400 000 exemplaires vendus à la sortie).
Cette activité lui rapportera suffisamment d'argent pour élever des chevaux dans son ranch, le "Bella Maria" implanté à une quinzaine de kilomètres de Grants Pass. D'ailleurs, il déclarera lors d'une interview qu'il écrivait essentiellement pour l'argent. À partir de 1977,
Connie Leslie Sellers enseignera l'écriture pendant six ans au Rogue Community College de Grants Pass.
Il décède à l'âge de 69 ans, le 2 février 1992, à l’hôpital Rogue Valley de Medford, Jackson County, Oregon, des suites de complications d'une infection intestinale.
Fleuve Noir, dans sa collection
Feu, a traduit et édité un de ses romans sous le titre
Le Creuset de Corée (
Born of battle, 1964).
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Robin CranfordRobin Cranford était le nom de plume de
Robin Collins, qui écrivit aussi sous son vrai nom, un auteur sud-africain né en 1923. Progressiste, il décrira avec précision ce qu'était le régime de l'apartheid de son pays, décrivant l'absence de droits des noirs africains, les persécutions et les tortures dont ils étaient régulièrement victimes. C'est d'ailleurs le fond principal de son roman
My city fears tomorrow (1961), qui fut interdit en Afrique du Sud.
Mis en danger par ses idées, l'auteur a d'ailleurs quitté son pays natal pour s'installer en Angleterre en 1960. L'essentiel de sa production semble se situer dans les années 1960. Pas réussi à trouver des traces de l'auteur après.
Son fils,
Warwick Collins (14/12/1948 – 10/02/2013) était aussi écrivain.
L'un de ses romans,
Birth of thunder, a été traduit et publié par les éditions du
Fleuve Noir en 1965 dans sa collection
Feu, sous le titre
Les Maquis du Monténégro (n°21).
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Pat FrankPat Frank est le nom de plume d'
Harry Hart Frank, écrivain et journaliste né à Chicago le 5 mai 1908.
Il travaille pour plusieurs journaux ainsi que pour des agences privées et gouvernementales. En début de carrière, il habite surtout l'État de New York et Washington, avant d'être envoyé outre-mer lors de la Seconde Guerre mondiale. À ce moment, il travaille pour l'Office of War Information et est amené à se déplacer en Italie, Autriche, Allemagne et Turquie.
Son premier roman,
Nearly all men are sterile in Mr. Adam, paraît en 1946.
Durant la guerre de Corée, il est correspondant de guerre. Il tirera de cette expérience les éléments de son roman
The Long way round, quasi autobiographique, qui est publié en 1953. Il l'avait déjà fait en 1951 avec son roman de guerre
Hold back the night.
Installé à Tangerine, en Floride, au bord du lac, il écrit le roman post-apocalyptique
Alas, Babylon, qui connaîtra une certaine notoriété en 1959. Par exemple John Lennon, à qui un journaliste avait offert le livre en 1965, le dévora en une nuit, le confortant à l'issue dans ses convictions anti-nucléaires. Idées que partageait
Harry Hart Frank qui écrira aussi en 1962 un essai, dont le titre, sans équivoque, est
How to survive the H bomb and why.
Ses écrits vont inspirer quelques épisodes de séries. Deux d'entre eux vont aussi être adaptés au cinéma : le roman
Hold back the night, qui gardera le même titre original, réalisé en 1956 par Allan Dwan, connu en France sous le titre
Le Bataillon dans la nuit, et, dans un autre genre, la nouvelle
The Girl who almost got away, qui deviendra en 1964 le film
Man's favorite sport ? sous la direction d'Howard Hawks, plus connu chez nous sous le titre
Le Sport favori de l'homme. En 1962, il écrira même le scénario original du film
We shall return, sorti en 1963, inspiré du désastre de la Baie des Cochons.
Il meurt le 12 octobre 1964 à Atlantic Beach, en Floride, d'une pancréatite aiguë à l'âge de 56 ans.
Fleuve Noir, dans sa collection
Feu, a traduit et publié son roman
The Long way round, sous le titre
Chez vous pour Noël (n°84).
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Ray HoganRay Hogan est né le 15 décembre 1908 à Willow Springs, dans le Missouri.
Il grandit à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, où il fait sa scolarité, ses parents s'y étant installés quand il avait cinq ans. Il suit ensuite les cours de l'Indiana Journalism Institute de Fort Wayne, dans l'Indiana, où il obtient un diplôme en journalisme. Il signe ses premiers articles pour le "New Mexico Conversationist".
Pour gagner sa vie, il travaille comme vendeur de camions, comptable puis gestionnaire d'un magasin de pneus avant de pouvoir vivre de sa carrière d'auteur. C'est en écoutant son père et d'autres vieillards narrer des contes et légendes du passé qu'il a attrapé le virus de l’écriture et l'envie d'inventer et de raconter des histoires.
Il commence à publier des nouvelles westerns dans des pulps en 1953, utilisant parfois le pseudonyme
Clay Ringold. Il passe au roman dès 1956 avec
Land of the strangers et devient un des auteurs les plus prolifiques du roman western.
Dans les années 1970, il crée deux héros récurrents. Le premier, Shawn Starbuck, un cow-boy qui parcourt inlassablement l'Ouest américain à la recherche de son frère disparu, rencontrant par hasard des aventures qui mettent en valeur ses qualités de droiture morale et son sens inné de la justice, et ce dans une vingtaine de titres. Le deuxième, John Rye, dit le Marshall Doomsday, est un modèle d'intégrité, de courage et de ténacité qui accepte de se charger de missions dangereuses, durant huit romans.
Il a aussi collaboré régulièrement aux pages sportives de magazines et journaux comme "Field and Stream", "Outdoor Life", "Hunting and Fishing"...
Il a écrit dans les 142 romans, 200 articles et 25 nouvelles en trente ans de carrière.
Il est décédé le 14 juillet 1998.
Un grand nombre de ses écrits ont été traduits en France, notamment pour les collections
Western des éditions
Le Masque (17 titres) et
Galop chez
Dupuis (3 titres).
Série noire, de
Gallimard, compte aussi un titre de l'auteur.
Certaines histoires d'Hogan se déroulant durant la guerre de sécession américaine,
Fleuve Noir, dans sa collection
Feu a traduit et édité trois de celles-ci :
Raider's revenge (1960) sous le titre
La Belle du Sud,
Rebel raid (1961) sous le titre de
Raid sur Washington, et
Night raider (1964) sous le titre
Un général Yankee.
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Eric LambertEric Frank Lambert est né à Londres le 19 janvier 1918, mais avait la nationalité australienne, car ses parents y ont immigré quand il avait deux ans.
Il doit arrêter l'école dès ses 17 ans, pour travailler dans un garage. En 1940, il s'engage dans l'armée australienne. Il sert au Moyen-Orient de janvier 1941 à janvier 1943, puis en Papouasie-Nouvelle-Guinée à partir d'août 1943. A l'automne 1945, il est à Singapour, aidant au rapatriement des prisonniers de guerre du camp de Changi (de nos jours site de l'aéroport de Singapour). Il est promu sergent. Rendu à la vie civile en décembre de la même année, il est déterminé à œuvrer désormais pour la paix, et s'inscrit au parti communiste australien.
En parallèle, marqué par son expérience militaire, il commence à écrire en s'inspirant de ses souvenirs de guerre. En 1949, il reçoit une bourse du Commonwealth Literary Fund, et publie à compte d'auteur son premier roman,
The Twenty thousand thieves, basé sur ses souvenirs de sa campagne au Moyen-Orient, qu'un éditeur anglais,
Frederick Muller Ltd. , publiera en 1955, et qui sera un succès.
Il se marie le 6 avril 1950 à Melbourne avec Joyce Margaret Boyd Smith, une enseignante. Mais le mariage ne durera pas et le couple finira par divorcer. Avec deux camarades, il fonde la Melbourne Realist Writers Association, éditant leur journal, le "Realist Writer". Son second roman,
The Veterans, cette fois-ci basé sur son vécu de Nouvelle-Guinée, sort en 1954 et est aussi un succès. Au milieu des années 1950, il cofonde le magazine "Overland", toujours publié de nos jours. En 1955, il participe à la l'Assemblée Mondiale pour la Paix d'Helsinki (22 - 29 Juin). Lorsqu’il apprend les événements du Printemps de Prague, il se rend en Hongrie sans visa. Sur place, il est horrifié des exactions de l'armée soviétique. Il va alors à Londres et tente de faire publier des rapports sur ce qu'il a vu par les cellules locales du parti communiste, mais en vain. Dégoûté, il quitte le parti., et écrit sur les événements de Hongrie pour le "Daily Telegraph", à la grande surprise de ses anciens camarades communistes.
Il reste en Angleterre et continue à écrire, d'abord en approfondissant son retour d'expérience de la guerre, diversifiant ses sujets ensuite, souvent historiques comme
Eureka Rebellion (la révolte des mineurs australiens contre l'autorité coloniale anglaise en 1884) ou
Kelly (sur le fameux bandit Ned Kelly, une véritable légende en Australie). Il se remarie en mars 1963, avec Phyllis Daphne Hogarth, elle aussi divorcée, dont il adopte la fille, et avec qui il en a une seconde, nommée Francesca, née en 1964.
Mais, à jamais marqué par la guerre et ses désillusions communistes, il souffrira régulièrement de dépression aggravée d’alcoolisme, addiction qui finira par le tuer, provoquant une insuffisance cardiaque. Il décède le 16 avril 1966 dans le village où il s'était retiré, à Little Maplestead dans l'Essex.
Outre ses travaux historiques et articles,
Eric Lambert a publié 17 romans.
Fleuve Noir, dans sa collection
Feu, en a traduit et édité quatre. L'auteur inaugure d'ailleurs la collection avec
Et le sable devint rouge (
Glory thrown in, 1959). Puis suivront, n° 13,
Les Vétérans (
The Veterans, 1954), en n°18,
Les Parias de la jungle (
The Dark backward, 1958), et en n°27,
Vingt mille voleurs (
The Twenty thousand thieves, 1955).
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Rex K. Pratt4ème de couverture de l'édition originale.
Rex K. Pratt est né à Fort Worth, au Texas. Il est diplômé à l'East Texas State College. Il s'est enrôlé dans l'armée de l'air des États-Unis en 1950, d'abord comme simple soldat, il sera par la suite promu lieutenant. Le lieutenant Pratt a été stationné dans plusieurs régions des États-Unis ainsi que dans l'Extrême-Orient (traduction de la quatrième de couverture de l'édition originale américaine).
Dans un article paru dans "The Times" (édition de Shreveport, Louisiane) le dimanche 26 octobre 1958, à l'occasion de la sortie de son roman
You tell my son, on peut lire que le lieutenant Pratt a écrit son roman lorsqu'il était affecté à la base aérienne de Myrtle Beach, en Caroline du Sud, où il n'y avait rien à faire d'autre que de lire des romans de guerre pour passer le temps...
You tell my son est le premier, et apparemment le seul roman de son auteur, qui a connu plusieurs éditions, et a été traduit notmament en Italie et aux Pays-Bas.
Fleuve Noir l'a traduit et édité dans sa collection
Feu sous le titre
Tu diras à mon fils (n°224).
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D.A. RaynerDenys Arthur Rayner est né le 4 janvier 1908 à Muswell Hill, un quartier du nord de Londres, situé dans le district d'Haringey. Son père l'envoie à la Repton School, dans le Derby, en 1921. Il en sort en 1924. Passionné par la mer, il souhaite entrer dans la marine. Mais ses pieds plats lui interdisent un service actif dans la Royal Navy. En octobre 1925, il va toutefois rejoindre en tant qu'aspirant le HMS Eaglet, centre d’entrainement de la réserve de la marine anglaise, dans la Mersey Division de la Royal Naval Volunteer Reserve (RNVR). C'est à cette époque qu'il commence à dessiner des bateaux de plaisance, et il construira son premier avec lequel il explorera les côtes des environs.
Il épouse Isabelle Elizabeth Board en 1933, avec qui il aura trois enfants.
Sa passion, ses capacités et son leadership sont vites remarqués, et quand la guerre éclate en 1939, oubliés les pieds plats, et il est nommé commandant de la 14th Anti-Submarine Group, unité anti-sous-marine composée de cinq chalutiers armés, patrouillant dans les eaux entourant la base de la flotte principale de Scapa Flow au nord de l'Écosse. En septembre 1940, il est nommé commandant de la corvette HMS Verbena, avec laquelle il va mener dans l'Atlantique Nord des missions d'escorte de convois jusqu'en août 1941, les eaux étant alors infestées de sous-marins allemands.
Après l'invasion japonaise de la Malaisie,
Denys Arthur Rayner et son navire sont mutés en Inde. Il reste quelques mois à Bombay, avant d'être rapatrié en Angleterre. Juste après Noël 1942, il est nommé commandant d'un groupe d'escorte, et prend le commandement d'un destroyer, devenant l'un des premiers officiers de réserve à être ainsi promu. Il retourne en opération dans l'Atlantique Nord. Puis il change de destroyer, commandant le HMS Warwick qui a déjà fait la première guerre mondiale. Le 20 février 1944, son navire est torpillé et coule. S'il en réchappe, il perd 90 de ses hommes. Plutôt que de prendre la période de repos normalement allouée aux survivants d'un naufrage, il demande immédiatement un nouveau commandement qu'il obtient, avec le destroyer HMS Highlander. Il sera alors affecté au détroit de Gibraltar.
Fin 1944, il est officier supérieur, désormais responsable d'un groupe de navires. Le 10 novembre, son groupe détecte un sous-marin, et le coule. Entièrement voué à son devoir durant la guerre pour lequel il recevra plusieurs décorations, il ne rentra que rarement chez lui, moins que l'équivalent de cinq semaines entre 1939 et 1945. Il prend sa retraite d'officier de marine en 1949.
Si
Denys Arthur Rayner avait déjà écrit quelques articles avant la guerre sur la marine à voile, c'est en 1955 que débute réellement sa carrière d'écrivain. Il va puiser dans ses souvenirs de guerre pour écrire le roman
Escort : the battle of the Atlantic. C'est l'un des premiers témoignages relatifs à la guerre navale dans l'Atlantique nord. En 1956 paraît
The Enemy below, qui va inspirer le film
Torpilles sous l'Atlantique (
The Enemy below, 1957), réalisé par Dick Powell avec Robert Mitchum et Curd Jürgens. Il va publier d'autres romans jusqu'au début des années 1960. Entre 1961 et 1963, il publia aussi des livres sur la voile et la sécurité en mer dans les petites embarcations.
Denys Arthur Rayner va aussi continuer à dessiner des bateaux, et sa renommée induite de la publication de ses romans va amener, à la fin des années 1950, un fabricant de caravanes en contreplaqué à lui demander de concevoir un dériveur en contre-plaqué qui serait offert aux acheteurs d'une caravane. Il va ensuite concevoir des bateaux de plaisance, fondant sa propre société pour les construire, la Beacon Boats Co. Ltd. et va ainsi continuer à développer cette activité, créant la société Westerly Marine Construction Ltd. avec la ferme intention de démocratiser la navigation de plaisance en amateur. Ses créations deviendront des références et certains de ses bateaux sont encore en service de nos jours.
Mais il ne profitera pas de sa réussite car atteint d'un cancer, il décède le 4 janvier 1967, alors que ses premiers navires en fibre de verre commençaient à naviguer à travers l'Atlantique.
Fleuve Noir a traduit et édité deux de ses romans dans sa collection
Feu :
The Small spark of courage, sous le titre
Du courage à revendre (n°39), et
The Crippled tanker, sous le titre
Suis remorqueur de haute mer (n°45).
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Frederick E. SmithFrederick Escreet Smith est né le 4 avril 1919 à Kingston-upon-Hull, comté de l'East Riding of Yorkshire, Angleterre. Il y fait l'essentiel de sa scolarité, et, jeune adulte, travaille pour la mairie locale.
En 1940, il entre à la Royal Air Force. Il y servira en Angleterre, mais aussi en Afrique et en Asie du Sud-Est jusqu'en 1946. Une vie aventureuse qui va alimenter ses futurs romans. Il se marie avec Shelagh McGrath, avec qui il aura deux fils. De retour à la vie civile, il retourne un bref moment dans sa ville natale reprendre son poste à la mairie, avant de déménager à Cape Town où il travaille comme comptable. C'est à ce moment-là qu'il commence à écrire des nouvelles. Pour son premier roman,
Laws be their enemy, qui traite de l'apartheid, il cherche l'inspiration en visitant les bars clandestins fréquentés par les Noirs sud-africains. Bien qu'il reçoive de bonnes critiques, sa dénonciation du régime en place vaut à son roman une interdiction jusqu'aux années 1990. Il reçoit même des menaces de mort.
Il rentre alors en Angleterre, en 1952, déterminé pourtant à devenir écrivain à plein temps. Ce qu'il fait en 1954 en faisant paraître un premier essai,
Of masks and minds dont l'histoire est sur fond d’expériences médicales. En parallèle, une de ses nouvelles,
The Devil doll, paraît dans le "London Mystery Magazine", dont l'histoire tourne autour d'un hypnotiseur ventriloque dont la poupée semble un peu trop vivante. Il cède les droits pour une poignée de livres sterling à un producteur, qui en fera une adaptation au cinéma, qui sortira en 1964, en même temps qu'un certain film de guerre,
Mission 633.
Son roman
633 Squadron, paru en 1956, n'est pas immédiatement un succès. Il continue donc d'expérimenter les genres, du romantique (
Lydia Trendennis, 1957) au thriller (
The Devil behind me, 1962).
En 1964, la première mondiale du film
Mission 633 adapté de son roman
633 Squadron a lieu à Londres. Malgré des critiques mitigées, le film est un succès mondial, lançant une mode du film de guerre aérien à l'anglaise, mais surtout apportant notoriété à l'auteur du roman, qui va en faire son fond de commerce en écrivant neuf suites :
Operation Rhine Maiden (1975),
Operation Crucible (1977),
Operation Valkyrie (1978),
Operation Cobra (1993),
Operation Titan (1994),
Operation Crisis (1995),
Operation Thor (1995),
Operation Defiant (1996) et
Operation Safeguard (2007).
En tout,
Frederick E. Smith a écrit quelques 40 romans, dont plusieurs sous le nom de
David Farrell. Il a également publié plus de 80 articles courts et articles de voyage.
Passionné par l'écriture, il donne des cours de rédaction de romans à la Writers' Summer School (Swanwick, Hampshire), et éditera à compte d'auteur une méthode,
Write a successful novel (1991). Ayant passé ses cinquante dernières années à Southbourne, dans le Dorset, il investira aussi une partie de son temps à éditer un magazine local et à animer des séances de lecture.
Son épouse décède en 2006. Il consacre alors son temps à rédiger son autobiographie, en trois tomes, le denier tout juste achevé avant qu'il ne décède, le 15 mai 2012, à 93 ans.
Fleuve Noir, dans sa collection
Feu, a traduit et édité deux de ses romans : le fameux
Escadrille 633 (
633 squadron, 1956) et
Le Vol des vautours (
A killing for the hawks, 1966).
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Gerald SparrowJohn Walter Gerald Sparrow est né en 1903 à Chapel-en-le-Frith, dans le Derbyshire, Angleterre. Il fait ses études à Sherborne School, école privée anglaise pour garçons située dans la ville de Sherborne dans le nord-ouest du Dorset en Angleterre, et à Cambridge (il est président de la Cambirdge University Union en 1925). C'est à Cambridge qu'il se lie d'amitié avec un membre de la famille royale siamoise, ce qui sera déterminant pour la suite. Il épouse en 1929 une Barbara E Thompson, dont il divorcera par la suite. En 1926, il est avocat à Manchester.
Il a 26 ans lorsqu’il débarque à Bangkok. Il vient occuper son poste de conseiller juridique auprès de la Cour Internationale de Bangkok, capitale de ce qui était alors le Royaume de Siam (qui deviendra une monarchie constitutionnelle en 1932, six ans avant de devenir la Thaïlande).
Le Siam de cette époque possédait depuis le début du XXème siècle des tribunaux d’exterritorialité, chargés de juger les prévenus non-siamois. Des Anglo-saxons ou des Français expatriés, mais aussi et surtout les sujets des empires coloniaux britannique et français qui résidaient au Siam : Indiens, Malais, Indochinois. Souvent Belges au début, les juges furent par la suite Français, puis enfin Britanniques sous le règne du Roi Prachadipok, ancien du Collège d’Eton. L'ami de Cambridge ne l'a pas oublié... Il tient ce poste jusqu'en décembre 1941, lorsque les japonais le font prisonnier. Juste avant, il rencontre une jeune siamoise, Chaluey Wonglamtong, qu'il épousera (il officialisera l'union en 1954, lors de son retour en Angleterre). Après la libération, en 1945, les tribunaux d’exterritorialité n’existent plus.
Gerald Sparrow va ouvrir un cabinet juridique privé avec succès. Puis, il deviendra propriétaire d'un night-club à la mode. Mais, en 1954, atteignant la cinquantaine, il décide, la mort dans l'âme, de quitter la Thaïlande pour retourner définitivement dans son pays natal.
C'est à ce moment-là qu'il se met à écrire. Il va notamment revenir longuement sur son vécu à Bangkok, en écrivant une série de sept romans où il raconte son séjour de vingt-quatre années au Siam, mêlant fiction et vécu. Son premier livre,
Land of the Moonflower, parait dès 1955.
Il rédigera aussi des biographies, reviendra sur des affaires criminelles, écrira des articles... En parallèle il se lance dans la politique, et en 1970, il est candidat pour le parlement britannique, dans le camp du parti démocrate. Il créé une polémique dans les années 1970 en affichant sa sympathie pour le régime de l'Afrique du Sud pratiquant l'apartheid. Mais après une visite sur place, constatant le traitement que subit sa femme d'origine thaïlandaise, considérée comme une citoyenne de seconde zone, il fait volte-face, écrit des articles pour les journaux progressistes anglais et africains, ainsi qu'un livre, dans lesquels il se montre extrêmement critique envers le pouvoir en place.
Une originalité du personnage : bien que ne la pratiquant pas, il était ouvertement favorable à la polygamie,
Oublié de nos jours, il semble que le juge
Gerald Sparrow ait publié 46 livres entre 1955 et 1975.
Il est décédé en 1988.
Fleuve Noir, dans sa collection
Feu, a traduit et édité un seul de ses romans, sous le titre
La Guerre de l'orchidée (
The Golden orchid, 1963). Ce roman correspond à l'épisode de son incarcération par les japonais, dans un récit semi-autobiographique.
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Elleston TrevorElleston Trevor est un pseudonyme de
Trevor Dudley-Smith, né le 17 février 1920 à Bromley, dans le Grand Londres. Il fait ses études dans le Kent, notamment à l'école Sevenoaks de 1932 à 1938. Mais le déclenchement de la guerre interrompt ses études. Il n'ira pas à l'université.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'engage dans la Royal Air Force, et sert comme mécanicien navigant. C'est d'ailleurs durant la guerre, en 1943, qu'il commence à écrire. Des livres pour enfants, ainsi que des policiers et de nombreuses nouvelles.
Une fois démobilisé, il se consacre entièrement à l'écriture. Il utilisera de nombreux pseudonymes, dont les deux plus importants sont
Adam Hall pour ses romans d'espionnage et la série de l'agent secret britannique Quiller, et
Elleston Trevor pour ses récits de guerre ou d'aventures. Il écrit aussi des pièces pour la BBC. Ses autres pseudonymes sont
Mansell Black,
Trevor Burgess,
Roger Fitzalan,
Howard North,
Simon Rattray,
Warwick Scott,
Caesar Smith et
Lesley Stone.
S'il avait déjà une petite renommée dans les années 1940, il va devenir auteur de best-sellers la décennie suivante, notamment grâce à des romans de guerre comme
Squadron airborne (1955, basé sur sa propre expérience dans la RAF),
The Killing ground (1955, sur un équipage de char en Normandie),
The Big pick-up (1955, l'un des meilleurs romans que le désastre de Dunkerque) et d'autres, le tout écrit en quelques mois à un rythme soutenu.
Au milieu des années 1960, il créé, sous le pseudo
Adam Hall, le personnage de Quiller, sorte de James Bond plus cérébral (il ne porte pas d'arme à feu et ses missions sont plus de la désinformation que de la destruction). Avec le premier épisode,
Le Secret du rapport Quiller (
Berlin Memorandum ou
The Quiller Memorandum), il obtient d'ailleurs le prix Edgar-Allan-Poe du meilleur roman et le grand prix de littérature policière ainsi que le Grand prix de littérature policière en 1966. Le roman est adapté la même année au cinéma sous le titre
Le Secret du rapport Quiller (
The Quiller Memorandum), film américano-britannique réalisé par Michael Anderson, Sa série est un succès de librairie, et sera même adapté en feuilleton télé de 13 épisodes de 50 minutes en 1975. En tout, 6 de ses romans seront adaptés au cinéma, dont le plus connu est
Le Vol du Phénix (
The Flight of the Phoenix), film américain réalisé par Robert Aldrich.
Le succès va permettre à l'auteur de voyager, et il va vivre en Espagne et en France, avant d'emménager aux États-Unis en 1973, à Phoenix, dans l'Arizona. Il se mariera deux fois, d'abord avec Jonquil Burgess en 1947, mais qui décédera en 1986, et avec qui il aura eu un fils, puis en 1988 avec Chaille Anne Groom.
Ayant l'écriture dans le sang, il ne cessera pas de noircir du papier, et ce jusqu'à quelques semaines avant son décès, survenu le 21 juillet 1995 des suites d'un cancer, à Cave Creek, en Arizona, alors qu'il était âgé de 75 ans.
Fleuve Noir, dans sa collection
Feu, a traduit et édité trois de ses romans sous les titres :
Dunkerque ! (
The Big pick-up, 1955),
La Poche de Falaise (
The Killing ground, 1956) et
Jamais tant d'hommes... (
Squadron airborne, 1955). A noter que son roman
The Big pick-up a fait partie des références consultées pour la rédaction du scénario du film de Christopher Nolan,
Dunkerque (
Dunkirk, sortie en 2017).
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Patrick TurnbullPatrick Edward Xenophon Turnbull est né le 17 mars 1908 à Barberton, ville de la province du Mpumalanga en Afrique du Sud, fondée en 1880 à la suite de la ruée vers l'or dans la région. Peu d'informations sont disponibles sur lui. Il s'est marié trois fois, en 1940, 1945 et 1955, et a eu trois enfants, une fille issue du second mariage, et deux fils du troisième.
Il semble avoir été militaire de carrière. En 1940, il fait partie du corps expéditionnaire britannique envoyé en France, second lieutenant (équivalent au grade français de sous-lieutenant) au Royal Sussex Regiment. Il connaitra le ré-embarquement tragique de Dunkerque. Son action comme officier de liaison dans des conditions hautement dangereuses lui vaudra la Military Cross, qui est tout de même la troisième plus haute décoration militaire décernée aux officiers des forces terrestres. Il quitte l'armée avec le grade de lieutenant-colonel.
Si on trouve trace d'un livre,
Black Barbary, édité en 1938 par
Hurst & Blackett, Ltd. (Londres), il semble que l'essentiel de sa production ait été éditée dans les années 1970-80, donc sur le tard. Après l'armée, il se reconverti en historien militaire. Il a d'ailleurs écrit plusieurs études sur des faits de guerre :
Dunkirk, anatomy of disaster,
Solferino : The Birth of a Nation,
The Spanish Civil War 1936–39,
Clive of India... Semble avoir apprécié la France, du moins le sud (peut-être s'y est-il installé ? ), puisqu'il a aussi rédigé des livres régionaux :
The South of France (
Batsford countries of Europe),
Discovering Provence,
Corsica,
Dordogne... Il s'est d'ailleurs aussi intéressé à l'Histoire de France (
Napoleon's Second Empress,
Eugenie of the French).
Il est décédé le 21 mars 1986 dans le village de Chilton, Oxfordshire, en Angleterre.
En plus des trois romans dans la collection
Feu,
Fleuve Noir a aussi édité en 1970
Le Dernier des hommes (
The Last angry men), et en 1971
La Porte des Indes dans sa collection
Grands Romans.
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Macgregor UrquhartWilliam Mossley MacGregor Urquhart, est né à Aberdeen, Écosse, le 29 juillet 1916 (certaines sources donnent 1923, ce qui est erroné).
Peu d'informations sont disponibles sur cet écrivain décédé le 17 mars 1967 à l'âge de 50 ans. Avant de donner dans le roman populaire, il a travaillé pour la télévision anglaise, adaptant ou écrivant des scénarios, faisant même quelques apparitions devant la caméra entre la fin des années 1940 et la moitié des années 1950.
On retrouve aussi son nom en tant qu'auteur de pièces de théâtre dans la fin des années 1940.
L'écrivain signe des textes à partir de la fin des années 1940, sous forme de nouvelles parues dans "Stag Magazine : The Popular Male Miscellany" (
Winter Brothers Press, 14 Bennett's Hill, Birmingham).
Il semble qu'à partir de la fin des années 1950, après sa carrière télévisuelle, il commence à vivre de sa plume, écrivant pour les éditions
Digit Books, basées à Londres, qui proposaient divers genres en format poche. Il commence par des récits de guerre sous le nom de
Macgregor Urquhart, et, la décennie suivante, sous le nom de
Richard MacGregor, il aborde en plus la science-fiction et le fantastique, toujours pour
Digit Books.
Durant les années 1960, on voit son nom
Macgregor Urquhart associé aussi au polar, avec plusieurs titres parus dans la collection
Bloodhound Mystery de l'éditeur
T.V. Boardman, Ltd. (Londres), collection parue entre 1948 et 1967.
L'auteur décède à Colchester, Essex, Angleterre. Il est fort probable qu'il ait utilisé d'autres pseudonymes entre 1948 et 1967, mais reste à savoir lesquels.
Fleuve Noir, dans sa collection
Feu a traduit et édité trois de ses romans sous les titres :
Sus à Suez ! (
Down they came, 1957),
Budapest... année zéro (
Hungary fights ! , 1957), et
La Tanière (
Foxhole, 1958).
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Geoffrey WagnerGeoffrey Atheling Wagner est un auteur anglais vivant à New York, né le 27 décembre 1920, bien que certaines sources précisent 1919 ou 1923. Il faut dire que l'auteur s'amusait, ainsi que sa femme, à mentir aux journalistes sur son âge.
Il était surtout professeur d'anglais à New York, travaillant pour plusieurs universités. Il a d'ailleurs obtenu son doctorat à la Columbia University pour laquelle il enseignera ensuite. Auparavant, il étudie à Oxford, mais la guerre éclate et il devient officier dans l'armée britannique. Venant de la classe sociale dite moyenne, il en ressort avec un sentiment d'amertume envers l'armée et ses officiers perclus de préjugés, à ses yeux développant un sentiment de supériorité envers les classes sociales moins favorisés, dont les simples soldats. Il se servira de cette expérience pour ses romans de guerre
The Sands of valor (1967) et
The Guns of Bologna. Il connaîtra le feu à El Alamein, et durant la campagne en Italie.
Il se marie en 1949 avec l'artiste peintre Colleen Browning (16/05/1918 – 22/08/2003), qu'il a rencontré l'année précédente lors de vacances sur l’île italienne d'Ischia située en mer Tyrrhénienne.
Multilingue (il parlait français), il a aussi été traducteur, notamment d'écrits de Gérard de Nerval, Charles Baudelaire ou de Joseph Kessel. Il a également écrit des essais (
Language & reality : A semantics approach to writing,
The Novel and the cinema), et des biographies (
Wyndham Lewis : A portrait of the artist as the enemy).
En parallèle de son professorat, il écrit des romans, dont une série érotique sous le pseudonyme de
P.N. Dedeaux, assez soignés et ayant bonne réputation chez les amateurs (un érotisme assez chaste toutefois). Longtemps ce pseudonyme cachera la véritable identité de son auteur. Il aborde aussi d'autres sujets, cette fois sous son vrai nom, rencontrant un certain succès en librairie au point d'être traduits en France.
Il est décédé le 21 août 2006.
Plusieurs de ses romans ont été traduits et édités par
Fleuve Noir dans sa collection
Grands Romans :
Sophie (1962),
La Saison des assassins (1963),
Une terre de passion (1965),
L’Étranger d'un été (1967),
L’Étrange domaine de Venables (1967),
Nicchia la castiglione (1968). Pour la collection
Feu de l'éditeur, ses romans
The Sands of valor et
The Guns of Bologna ont aussi été traduits et édités, le premier sous le titre
Le Feu sous le sable (n°43), le second sous le titre
Bologne, un midi... (n°70). A noter que ces derniers étaient alors inédits, sûrement ( ? ) que ses relations avec
Fleuve Noir lui ont permis de les faire publier d'abord en France (
Bologne, un midi... semble d'ailleurs encore une exclusivité de l'éditeur français).
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Morton WarnowMorton C. Warnow n'est pas un écrivain de métier. Il est né le 10 avril 1925 à Brooklyn, New York. Il est le fils de Mark Warnow, violoniste et chef d'orchestre, travaillant essentiellement pour la radio CBS, et qui avait une certaine renommée.
Morton Warnow s'engage dans l'armée de l'air américaine en 1943, à 18 ans. Après sa période d’entraînement, il est affecté au 612th bomb squadron, 401st bombardment group, basé à à Deenethorpe, en Angleterre. Il est alors mitrailleur à bord d'un bombardier B17, et participe aux raids aériens au-dessus de l'Europe, notamment sur le Pas de Calais, et durant le raid du 18 juillet 1944 au-dessus de Peenemünde, en Allemagne, où des fusées sont en construction. Mais le 20 juillet, son avion, lors d'un raid sur Leipzig, voit deux de ses moteurs détruits durant la phase de largage des bombes. Durant le vol de retour, un troisième moteur est sur le point de lâcher. L'équipage est obligé d'abandonner l'appareil en perdition, et saute en parachute au-dessus de l'Allemagne.
Morton Warnow est vite fait prisonnier, comme le reste de l'équipage, et assez durement interrogé, du fait de ses origines juives (son père est né en Ukraine, et est arrivé enfant aux États-Unis). Ensuite, il est incarcéré au Stalag Luft IV, en Poméranie, avec ses conditions précaires (mauvaise nourriture, aucune tenue de rechange, latrines à l'air libre, huttes non chauffées, suivi médical quasi absent... ).
Durant sa captivité, il est porté disparu et, son père étant relativement connu, c'est annoncé dans le numéro du 11 septembre 1944 de la revue "Broadcasting : The Weekly Newsmagazine of Radio Broadcast Advertising".
Mais dans l'Est, l'armée rouge s'approche, et les allemands doivent vider le camp.
Morton Warnow participe alors à la tristement célèbre marche noire, débutée le 6 février 1645 dans le froid polonais (la température descendait jusqu'à -25°). Affaiblis par les privations, la maladie et les mauvais traitements, les prisonniers vont marcher trois mois, à raison d'une trentaine de kilomètres par jour. Aujourd'hui encore, on ne sait pas combien de victimes sont tombées dans cette longue marche, mais selon un rapport du ministère américain des anciens combattants, près de 3 500 prisonniers seraient ainsi morts. Un bilan effroyable. Cette marche va durablement marquer ses participants, dont bien-sûr le sergent
Morton Warnow.
Il va survivre à la guerre, revenant vivant de ses sept missions de combat, et de cette horrible odyssée, qui lui vaudra la Purple Heart. En 1955, après avoir repris ses études, il est diplômé à l'université Cornell d'Ithaca dans l’État de New York. Créatif, il inventa et développa des dispositifs pour aider les sourds. Il se maria deux fois et eut trois enfants issus du premier mariage.
Marqué à jamais par son vécu militaire, il prendra la plume pour écrire son expérience sous forme de roman, qui sera édité en 1962. Sobrement nommé
Forced march, il sera traduit et édité deux ans plus tard par
Fleuve Noir dans sa collection
Feu, sous le titre, plus racoleur, de
Transfert en enfer (n°9 de la collection). Ce sera son unique roman, par lequel, comme beaucoup d'anciens combattants, il essayera d’exorciser de tragiques souvenirs.
Il est décédé le 3 mars 2006, n'ayant, malgré tout, d'après sa famille, jamais cessé d'être enthousiaste à l'égard de la vie.
Suite, voir page suivante...
(message trop long, suis obligé de le scinder en deux)