édition du 4 juin 2010 - ajout des couvertures des éditions allemandes originales aux éditions Pégasus des deux titres françaisSimon Schott = Jim Schott “Ah ! les vaches ! / Salades variées”, [Nicky] Foldex “C’est pas du sucre”
Pianiste de bar et romancier Allemand (28/11/1917 – 30/01/2010)Fils d’un instituteur de village bavarois,
Simon Schott voit le jour le 28 novembre 1917 à Mühldorf. Il passe en Bavière une enfance heureuse, découvre très tôt le piano en tapotant sur le clavier familial, et apprendra à en jouer en autodidacte, jouant “à l’oreille”. Après le lycée, il est enrôlé de force dans l’armée allemande, puis, pendant la guerre, est envoyé en France, où il déserte, distribue des tracts anti-hitlériens et entre dans la Résistance. Recherché par la Gestapo, il est capturé, condamné à mort, mais arrive à s’échapper et se cache chez une amie à Paris.
A la libération, il s’aperçoit qu’il ne sait rien faire d’autre que jouer du piano. Il joue dans des bars louches de Montmartre pendant sept ans jusqu’au jour où il est repéré par le légendaire
Harry McElhone, propriétaire du célèbre bar à cocktails
“Harry’s New York Bar” à côté de l’Opéra, et qui l’engage. Il y rencontrera quelques grandes figures de l’époque comme
Ernest Hemingway, Coco Chanel, Jean-Paul Sartre, Georges Siménon, Rita Hayworth et Humphrey Bogart.Il écrit quelques musiques qui sont éditées sous la signature de
Jim Schott, comme en atteste la BNF et, la nuit, après son boulot de piano-bar, il s’essaie à l’écriture de romans policiers, avec les conseils de
Georges Siménon. Son héros,
Nicky Foldex, est au départ un pianiste de bar à Paris… tout comme son créateur.
Le fameux Harry’s New York Bar rue Daunou, près de l’Opéra et Simon Schott, jeune pianiste de bar en vogue C’est probablement à cette époque qu’il croise le français
Jean Lattron, comme lui musicien, et qui connaît suffisamment l’allemand pour pouvoir traduire en français – ou tout au moins pour remettre en bon français – les polars que
Schott écrit. Le premier titre sera
“Ah ! les vaches !”, signé
Jim Schott (même signature que pour les compositions musicales) fin 1952, la première aventure de
Nicky Foldex, publiée par
Roger Dermée dans sa collection
“Les Grands Romans Noirs” aux
Editions Le Trotteur, et un plus tard en 1955,
“C’est pas du sucre”, signé
Foldex et publié chez
Jean Froissart (une connaissance de Dermée, puisque ce dernier distribuait les livres de éditions Froissart à la fin des années 40). Cette hypothèse que je formule – c’est-à-dire l’intervention de
Jean Lattron dans les premiers romans de
Simon Schott, est celle qui me paraît la plus vraisemblable pour expliquer l’affirmation du fils de Jean
Lattron, Dominique (décédé en avril 2010) faite à
Frank Evrard dans les années 80, comme quoi son père avait écrit dans les années 50 les deux polars cités précédemment et dont il détenait les manuscrits (1).
A gauche : “Ah ! les vaches” version française de 1952 et sa première version allemande de 1957 ("...et une grande blonde, voile noir dans ses cheveux platinés, manteau d'vison et tout et tout, qui descend de la voiture et disparaît dans l'entrée du cabaret." - "Ah! les vaches!" page 08). A droite : “C’est pas du sucre” - 1955 - et sa première version allemande de 1958 Ces romans furent publiés en Allemagne – et donc en allemand – dès la fin des années 50, sous la signature de
Nicky Foldex. On retrouve
“Ah ! les vaches !” sous le titre
“Ein Sarg mit Samt und Veilchen” (Un cercueil de velours et de violettes) en 1957 aux éditions
Pegasus à Wetzlar, n°21 de la
Collection Kriminalromane, et
“C’est pas du sucre” sous le titre
“Geheimsitzung « Zuflucht 17 »” (Rendez-vous secret au Refuge 17) en 1958 aux mêmes éditions et comme n°22 de la collection.
Ces deux titres seront très rapidement réédités aux
Editions Ullstein, Berlin, dès 1959 et 1960 (série Krimi n° 770 et 810), et seront encore réédités par la suite.
De gauche à droite : Rééditions allemandes cher Ullstein de “Ein Sarg mit Samt und Veilchen” en 1959 et de “Geheimsitzung « Zuflucht 17 »” en 1960 ; Réédition de "Ein Sarg mit Samt und Veilche” dans les années 80/90 aux Editions Quelle ; et réédition de "Geheimsitzung « Zuflucht 17 »" sous le titre abrégé de "Zuflucht 17" aux Editions Martin KELTER - Hambourg en 1968. Dans les années 60,
Schott part vivre et travailler à
Londres pendant deux ans, puis rentre en Allemagne à
Munich où il continuera à être pianiste de bar (jusqu’à sa mort début 2010) et à écrire des romans policiers, quelques romans de science fiction (tel
“Das Geheimnis des Tempelplaneten”), des livres liés à la musique (tel
“Play Piano by Ear”), et même une autobiographie (voir le scan de
Der Barpianist – éditions FISHER Août 2009).
En 2009 sortait une anthologie de trois de ses romans à suspense, comprenant notamment des versions allemandes retitrées de
“Ah ! les vaches !” (“Foldex und der tote schunlfreund”) et de
“C’est pas du sucre” (“Foldex und die terroristen”).
Simon “Jim” Schott, l’homme à l’éternel chapeau mou… à droite à 90 ans au moment de la dernière réédition des ses romans à suspense… Quand on lui demandait pourquoi il portait toujours pour jouer ce chapeau mou qu’on lui connaît, il répondait qu’il lui fallait faire attention aux effets nocifs de la climatisation… Il sera emporté par une pneumonie au matin du 30 janvier 2010, à l’âge de 92 ans.
(1) Proposée à Frank Evrard, cette hypothèse lui a paru tout à fait pertinente.
Il est possible que Jean Lattron ait aussi aidé Simon Schott à éditer ses compositions musicales à la fin des années 40, car il semble bien que Schott ne savait pas lire la musique.
Quant au lien entre Schott/Lattron – musiciens – et Roger Dermée – éditeur , il n’est peut-être pas le fait du simple hasard…. quand on apprend qu’un certain George Maxwell/Esposito, romancier “attitré” de Dermée à partir de 1952, était lui-même inscrit comme compositeur à la SACEM ! Le monde est petit… surtout quand on sait qu’entre le “Harry’s New York Bar” de la rue Daunou et les Editions Le Trotteur rue des moulins, il n’y a que l’avenue de l’Opéra à traverser…TontonPierreRemerciements à
Frank Evrard pour les informations sur les rééditions allemandes.
Texte préparé à partir de la traduction automatique par Google des articles présentés sur les liens suivants :
http://www.merkur-online.de/lokales/nachrichten/barpianisten-legende-simon-schott-612064.html
http://www.focus.de/kultur/buecher/krimikolumne/die-foldex-krimis-spiels-noch-einmal-schott_aid_363651.html
http://www.sueddeutsche.de/muenchen/bar-pianist-simon-schott-ein-sarg-mit-samt-und-veilchen-1.371444
http://www.schott-music.com/news/archive/show,1550.html
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.journalistenakademie.de/ajeleth/jddszkaf/bilder/Schott300x375.jpg&imgrefurl=http://www.journalistenakademie.de/dossierbeitrag.php%3Fb%3D363&usg=__19cm52S3yvfMGcvW1X1ks5ODZMM=&h=375&w=300&sz=66&hl=fr&start=4&um=1&itbs=1&tbnid=tZeNrJcvhecr8M:&tbnh=122&tbnw=98&prev=/images%3Fq%3Dsimon%2Bschott%26um%3D1%26hl%3Dfr%26sa%3DX%26tbs%3Disch:1
Si un de nos lecteurs (ou lectrice) connaît bien l’allemand, et s’il peut nous affiner la traduction de ces articles, je suis preneur…