Ce qui m'étonne, dans la question de ce lycéen, c'est la période choisie (ou imposée par le prof... peut-être)... La censure avant le XVIè siècle !
... et pour quel type de censure ?? Politique... ou d'outrage aux bonnes moeurs (obscénité) ??... ou encore "contraire au bon ordre" selon l'expression de l'ancien régime (c'est-à-dire avant la Révolution).
En tapant Censure sur le site Wikipédia, on aura une idée de la Censure, telle qu'on peut la définir et la délimiter aujourd'hui, et on pourra avoir une idée de la censure dans différents pays du monde...
Pour en revenir à la question de notre lycéen, il se pourrait bien que le travail à faire se concentre sur la censure des écrits. Alors là, un premier élément de réponse est celui-ci : Tant qu'il n'y eut qu'une élite ayant accès à l'écriture et à la lecture, que les moyens d'édition étaient peu développés, et que les moyens de communication rendaient difficile une diffusion généralisée.... peu de problèmes de censure. Pascal, Voltaire et Diderot furent des victimes de la Censure... mais on est déjà loin du XVI siècle.
La Révolution revient à la protection de la liberté individuelle, et se contentera de frapper ceux qui auront publiquement attentés aux moeurs "par outrage à la pudeur des femmes, exposition ou ventes d'images obscènes".
Avec l'Empire, la notion morale réapparaît, et les préoccupations d'ordre politique font que ne sont visés que les "chansons, pamphlets, figures ou images" - seuls supports de diffusion utilisés à l'époque, et donc seuls moyens d'expression.
La Restauration va renouer avec l'ancien régime: c'est l'aspiration à faire régner un ordre moral qui mettrait en péril "tout outrage à la morale publique ou religieuse ou aux bonnes moeurs". Ainsi, aux affiches, dessins, gravures et peintures couramment utilisés pour exprimer l'opposition au pouvoir, s'ajoutent l'écrit et l'imprimé, qui commencent à voir le jour avec la presse d'opinion.
Par réaction, la IIIè République entend consacrer le triomphe de la liberté individuelle. L'outrage aux bonnes moeurs continuera de relever de la législation sur la presse, et la loi du 29 juillet 1881 se contentera de reprendre les termes de la loi du 17 mai 1819, tout en faisant passer la compétence donnée à la Cour d'Assises à celle des tribunaux correctionnels pour régler ce genre de délit.
C'est encore la situation aujourd'hui, même si d'autres lois sont venus préciser les infractions passibles de poursuites.
TontonPierre