Jean-Hubert Guffens

Je reviens sur cet auteur qui avait été discuté dans le sujet consacré aux auteurs des collections de guerre du Gerfaut.
Son petit-fils (mpete) affirmait ceci:

Citation :

Dans sa vie mouvementée, mon grand-père à du changer de nom quand il est parti vivre en France pour s’appeler effectivement Volkaert (le nom de Damiaens étant le nom de jeune fille de ma grand-mère).Mais son vrai nom est bien Jean-Hubert Guffens. Né en Belgique 18 juillet 1921 à Ixelles en Belgique, décédé le 8 mai 1979 à Courseulles-sur-mer (France).

Or, dans un courrier (adressé à Pierre Turpin) daté de décembre 1984 , sa veuve d'une part signait E. Damiaens Volkaert (et non Damians Guffens). D'autre part, elle précise que certains pseudonymes, « comme Kremer, Guffens, Martin, sont simplement des patronymes de mère ou grand-mères ».

Il faudrait donc clarifier le statut de Guffens: pseudonyme ou patronyme? Un tour dans les registres d'archives d'Ixelles devrait permettre d'y voir plus clair, et ceci est un travail pour un généalogiste expérimenté (mes regards se tournent vers pfinge et arzam ).

voici cz que disait sa petite-fille (dans le topic "guerre gerfaut'

Citation :

Dans sa vie mouvementée, mon grand-père à du changer de nom quand il est parti vivre en France pour s’appeler effectivement Volkaert (le nom de Damiaens étant le nom de jeune fille de ma grand-mère).Mais son vrai nom est bien Jean-Hubert Guffens. Né en Belgique 18 juillet 1921 à Ixelles en Belgique, décédé le 8 mai 1979 à Courseulles-sur-mer (France)

Chausse tes lunettes et tu verras que c'est cette même citation qui figure dans mon premier message! Etonnant, non?

C'est vrai, mais je ne peux les changer actuellement !!!!

Cependant, je ne vois (avec ou sans lunettes ) pas le problème, puisque apparemment, il a changé de nom , donc il est normal que sa veuve signe Volkaert-Daemiens, et sans doute , ne retient-elle son prmier nom que comme pseudo ?
Effectivement, il faudrait savoir quand ils se sont unis, et une autre question savoir si ce changement de patronyme est officialisé ou s'il s'est seulement fait enregistrer en France sous VOlkaert (ce fut souvent le cas en à la fin de la guerre )

J'ai envoyé fin 2018 un courrier à "mpete" (le petit-fils de Guffens) via la messagerie privée du forum. Peut-être n'a-t-il pas eu l'occasion d'ouvrir sa messagerie, car je n'ai jamais reçu de réponse.
Mon message traitait des pseudonymes - connus et supposés - de J.-H. Guffens. Je retranscris ci-dessous le texte de mon message, même si le sujet n'est pas exactement celui de ce topic... mais comme ce topic est intitulé "Jean-Hubert Guffens", alors, allons-y :

Monsieur.
Je vous prie de bien vouloir accepter ce message que je vous envoie via la messagerie privée du forum “A propos de littérature populaire”, et ceci après avoir vu votre intervention sur ledit forum (il y a déjà pas mal de temps…) au sujet de votre grand-père Jean-Hubert Guffens. Sachez que je suis un fidèle « follower » du forum, sous le pseudonyme de TontonPierre.

Si je me permets de vous envoyer ce message, c’est parce que je travaille actuellement sur des collections de romans d’espionnage de la deuxième moitié des années 1950 dans lesquelles votre grand-père a, semble-t-il, publié un certain nombre de volumes, et certains sous son nom réel (tels “La Voix de la mort”, Symphonie pour B. 36”). Et, comme beaucoup de mes coreligionnaires amateurs de cette littérature populaire, je cherche à mettre les noms réels des romanciers en regard des signatures mentionnées sur les couvertures et les pages de titres…
Les différents titres de ces collections furent écrits pour la plupart sous pseudonymes, et l’on suppute que certaines signatures appartiennent à votre grand-père. J’ai, depuis un certain temps, lu nombre de ces romans d’espionnage qui « pourraient » lui être attribués, et j’ai essayé de repérer dans mes lectures un invariant d’écriture qui pourrait me faire converger vers une issue le confondant. Pas facile, toutefois !… Mais je me dis aussi que si la descendance de J.-H. Guffens a gardé par-devers elle un échantillon de ses écrits, cela permettrait de valider plus rapidement les hypothèses de paternité émises par les uns et les autres.

Claude Herbulot, qui fut un des piliers du forum “A propos de littérature populaire” et qui est décédé en 2011, avait fait paraître fin 2008 dans la revue “Le Rocambole” un article où il attribuait à votre grand-père nombre de pseudonymes, ceux-là dans différents registres d’écrits : documentaire, policier, espionnage, guerre … Je dois dire que ce sont ceux utilisés pour les romans et documents d’espionnage qui m’intéressent plus particulièrement aujourd’hui ; et j’imagine que vous avez eu connaissance de cet article, ainsi que des pseudonymes que son auteur attribuait à Jean-Hubert Guffens.

Je me suis intéressé pour mes recherches aux collections suivantes, toutes publiées entre 1955 et 1965, et dans lesquelles votre grand-père semble y avoir publié plusieurs romans : Série “Contre-espionnage”, des Presses mondiales (1955) ; Série “Ceux de l’ombre”, de Martel (1957-1958) ; Collection “Le Caribou”, de la Librairie de la Cité (Martel – 1957-1965) ; Collection “Choc Espionnage”, des Presses Internationales (1962-1964) ; Collection Detective Pocket des éditions Baudelaire (à partir de 1963). Plus quelques titres hors collection à considérer comme des livres documentaires sur l’Espionnage.

Derrière la grande majorité de ces maisons d’éditions, on retrouve l’éditeur Roger Dermée, de nationalité belge, comme votre grand-père, et qui n’hésitait pas, une fois les manuscrits originaux payés à leur auteur, à rééditer les romans sous d’autres titres, parfois avec quelques modifications mineures, et souvent sous des noms d’auteurs sortis de nulle part. Il semble que ce fut le cas pour votre grand-père : je citerai pour cela le roman intitulé “Fusillade à l’aube” (où il n’est d’ailleurs nullement question de fusillade, ni à l’aube, ni à d’autres moments !) numéro 5 de la Collection Le Caribou (1958), qui est signé en couverture et en page de titre Burt Millar, alors que l’avant-propos de l’ouvrage, traitant du descriptif de l’espion type et du roman d’espionnage en général, indique (page 10) que ce récit a été écrit par J. Martin-Carter. Ce roman sera d’ailleurs réédité, sous la même signature mais sous le titre “Ça va être ta fête”, en 1964 comme numéro 45 de la Collection Detective Pocket (d’André Guerber).

Cette signature de Burt Millar fut l'un des pseudonymes (donné très probablement par l'éditeur) de Jean-Hubert Guffens. Je veux pour preuve de cette paternité que le pseudonyme Jean Martin-Carter, fut présenté comme celui de G.( ?) Guffens dans les listes d’auteurs des romans d’espionnage des Editions de l’Arabesque établies en son temps par l’éditeur lui-même (pour “Duel sur la banquise” – 1958).
A partir de là, on peut commencer à dérouler l’écheveau des pseudonymes utilisés par l’auteur pour d'autres titres d’espionnage. Ainsi, J.-H. Guffens devient aussi l’auteur de “MI-5 contre X” de la Collection “Espionnage – Ceux de l’ombre” (Martel – 1958), puisque ce roman est signé Jean Carter Martin ; ce dernier titre commençant lui aussi par une introduction sur la personnalité typique de l’espion… Mais alors, il nous faut rapprocher ce dernier titre d’un autre titre de cette même collection : “Pièges à Loups” (1957), signé John Walter, lui aussi nanti d’un avant-propos parlant de l’espionnage en général ; ce qui nous amène à penser que J.-H. Guffens se cache derrière la signature John Walter. Ce roman sera réédité en 1964, sous les mêmes titre et signature aux éditions Baudelaire dans la Collection Detective Pocket (numéro 32).

Débordons maintenant vers les ouvrages documentaires traitant de l’espionnage. Et l’on trouve, toujours avec ce même type d’avant-propos, l’ouvrage de J.-H. Fonroy (J.-H. pour Jean-Hubert ?) “La Bataille des Services Secrets”, paru en 1958 aux Éditions Milieu du Monde / Quatre fils Aymon – une maison d’éditions pilotée en coulisse par Roger Dermée. Là encore, cela sonne comme du J.-H. Guffens, l’auteur indiquant dans l’avant-propos avoir eu «quatre années d’expérience active durant la dernière guerre sous le matricule B. 9834»… cette dernière information nous aiguillant alors vers le titre “Le Livre noir de l’Espionnage”, publié précédemment en 1955 aux Éditions Fleuve Noir (maison d’édition créée par le comptable de Roger Dermée), et signé J.V. Kremer – en collaboration avec B. 9834 !... d’où l’hypothèse Kremer = Fonroy = Guffens. On retrouve d’ailleurs quelques romans d’espionnage signés Jean Fonroy dans la Collection “Le Caribou” fin 1959 – début 1960 : “Gubranja Ville interdite” et “Code Spécial”, où l’on sent la « patte » de quelqu’un qui connaît bien les Services Secrets.

Et pour finir (provisoirement tout du moins), on peut parler de Boris P. Korov et de ses deux romans d’espionnage publiés dans la Collection “Choc Espionnage” aux Presses Internationales (toujours Roger Dermée) - “Minuit Place Rouge” et “Fusée en cale sèche” - fin 1962 et début 1963. Il suffit pour cela de faire le rapprochement entre le personnage de Sam Korov, présenté comme «le type même de l’agent américain formé à la dure école du C.I.A.» dans l’avant-propos de “Fusillade à l’aube“ écrit par J. Martin-Carter / Burt Millar – alias J.-H. Guffens, avec la signature des deux romans susnommés : Boris P. Korov.

J’ai également quelques suspicions sur les pseudonymes de Shenandoo (deux titres dans la Collection Espionnage – "Ceux de l’ombre" des éditions Martel en 1958) et celui de Georges/James Mason de la Collection Espionnage/Brigade Secrète de la SEPFE de Roger Dermée, qui pourraient cacher des romans de G.-H. Guffens. Mais cela pourrait être l’objet d’un autre message…

Vous remerciant de l’attention que vous accepteriez de porter à mon message, je vous prie de croire, Cher Monsieur, à l’expression de mes cordiales salutations.

TotonPierre

mpete n'a fait qu'une apparition fugitive sur le forum, comme c'est souvent le cas lorsque des membres de la famille d'un écrivain se manifestent ici.
En revanche, le courrier de Mme Damians-Volkaert répond à certaines de tes questions:
Elle confirme les pseudonymes suivants:
Luc Bernières
Sandra Callan
Jean Martin Carter et Jean Carter Martin
Jean Fonroy
J.V. Kremer
Boris P. Korov
Gunther Von Reist
John Walter (pour Piège à loups)
Burt Millar (pour le roman Fusillade à l’aube « Le Caribou » n°5, 1958).
Elle ajoute les pseudonymes suivants:
J.H. Gilbert (chez Ferenczi)
Joë H. Gussy (pour le titre Au fil de la faucille)
Mais elle réfute les pseudonymes Shenandoo et Hans Gellert.
Et ne dit rien concernant Georges/James Mason.

Autre élément: Mme Damians-Volkaert récusait le titre Ça va être ta fête signé Burt Miller ("Detective Pocket" n°45), ce qui indique qu'il s'agit d'une édition réalisée sans l'accord de l'auteur! Une pratique courante chez Guerber, semble-t-il.

Eh bien voilà qui me donne du grain à moudre...
Merci Maciste.

TontonPierre