pfinge Zigomar
Nombre de messages : 6395 Date d'inscription : 13/08/2007
| Sujet: Leïllah Mahi Sam 9 Fév - 14:13 | |
| Ce nom vous est autant inconnu qu'à moi, mais on peut la découvrir au Père Lachaise :photo. Très attirante , me direz-vous , mais que vient-elle faire ici ? Eh bien des chercheurs ont retrouvé des informations, et il s'agit d'un écrivain populaire ("roman de gare" dit l'article) Je vous livre le contenu : - Citation :
- Je suis quelqu’un qui fait une enquête sur Leïlah Mahi, et je peux vous affirmer mon cher promeneur (et sans vous remettre en cause) que votre espèce de moustachu bizarre rencontré il y a vingt ans, sous un portique du Columbarium, était soit un gentil (?) illuminé, soit un type qui allait trop souvent au cinéma (ce qui revient au même...) avec ses histoires de danseuse indoue adultère et de cocu flingueur qui fini par partir nourrir les requins de Cayenne... Et j’en passe...
Parce que... moi j’ai retrouvé des traces sur GOOGLE en tapant Leïlah Mahi (et oui) et là, des indications m’ont mis sur la piste de la belle crématisée (décédée le 12 août 1932, et non en 1929) puisque vous l’appelez comme cela (seriez vous tombé « amoureux » d’une morte d’y a plus de quatre vingt ans ? Epoque, où nos mères n’étaient pas encore nées elles-mêmes... Ah... ces si belles dames des temps jadis ! Dixit G. Brassens... Enfin là, c’est votre problème à vous seul...)
Bon maintenant je vous fait un résumé sur ce que je crois savoir sur notre Leïlah Mahi (merci Google)
Et bien en fait, Leïlah Mahi n’était pas une danseuse indoue mais... UNE FEMME ÉCRIVAIN !!!
Probablement originaire du Maroc (celui-ci était encore un protectorat français en 1932) Leïlah étant un prénom féminin marocain (et d’ailleurs c’est celui de mon épouse originaire de Casablanca, et c’est elle qui m’a mis sur la piste...)
Une chose m’intrigue alors fortement dans le cas de Leïlah Mahi, c’est... POURQUOI LA CRÉMATION ???
En effet, notre Leïlah Mahi était probablement musulmane, puisque maghrébine du Maroc, et l’Islam interdit la crémation ! alors ?...
Femme écrivain, parce que sur GOOGLE, il est indiqué que Leïlah Mahi serait l’auteur de deux livres (aujourd’hui TOTALEMENT oubliés et perdus) dont voici les titres (ainsi que les années de parution) :
(Voici d’ailleurs le lien qui m’a dirigé sur cette voie : www.lekti-ecriture.com/.../B...)
En quête du bonheur (paru en 1929)
la prêtresse sans dieu (paru en 1931)
Et voilà, je crois avoir trouvé quelque chose d’intéressant sur Leïlah Mahi, mais... c’est tout ! D’où ma sincère frustration !!!
En effet, de quoi pouvaient bien parler ces deux livres (dont l’auteur ne serait autre que votre belle crématisée) Quel genre abordaient-ils ?
Romans d’amour ? Essais philosophiques ? Voir... ésotérisme ? (d’ailleurs, au Père Lachaise cela ne manque pas l’ésotérisme... alors là, tout finirait par se regrouper !!!)
Et puis qu’est-ce qui a fait venir la marocaine (?) Leïlah Mahi en France, était-elle connue de son vivant , et dans quel cercle littéraire ? Et dans ce cas, elle aurait-elle été la première écrivaine maghrébine de l’histoire (n’oublions pas que dans le Maroc du siècle dernier, les femmes n’avait pas accès à la culture, voir à l’école élémentaire...) Comment aurait-elle pu surmonter les préjugés du Maghreb de l’époque coloniale ? À moins, qu’elle soit venue en France durant son enfance où elle aurait été éduquée et instruite... À l’époque des colonies, certains maghrébins, souvent dans la bourgeoisie (grande comme petite) des villes d’Afrique du nord, choisissaient « de jouer la carte française » et se retrouvaient ainsi totalement « francisé » dans leur mode de vie... Mais ceci est un autre sujet...
Et puis pourquoi, Leïlah Mahi en tant qu’écrivaine, est de nos jours passée sous un TEL SILENCE DE PLOMB ???
J’aurait pu oser écrire un silence de cendres... mais...
La preuve, personne ne s’en souvient (même pas les bibliophiles les plus érudis, ou alors...) Et ses deux livres sont introuvables... Même chez les bouquinistes de la Seine...
Et puis surtout, qui était Leïlah Mahi ??? Décédée probablement encore jeune femme, à en juger par le portrait qui orne sa plaque cinéraire (plaque qui a du en intriguer plus d’un depuis ce 12 août 1932, et faire naître moult légendes des plus farfelues...) Et puis décédée de quoi et comment ???
Quelqu’un sur ce site en saurait-il encore plus que ce que je viens de découvrir, au sujet de Leïlah Mahi, sur Google ?
Quelqu’un aurait-il pu retrouver au moins l’un de ces deux livres écrits (?) par Leïlah Mahi, à l’occasion d’un vide grenier par exemple ? Et avoir l’amabilité de venir nous le faire (re)découvrir...
Auquel cas, on pourrait fonder un petit club d’enquête sur Leïlah Mahi, cela à condition que toute piste fournie par ceux qui veulent participer à ce club soit une piste bien réelle, AVEC PREUVE TANGIBLE À L’APPUI ! Et non une histoire à dormir debout comme celle du moustachu à l’accent « parigot » !
Comme preuve du passage terrestre de Leïlah Mahi, et éventuellement des éclairages sur les divers éléments qui furent sa vie (Où vivait-elle, et comment ? qui voyait-elle ? Que voulait-elle ?)
découvrir un certificat de décès ou de naissance à son nom (si on peut encore les retrouver... et où ?)
Peut-être que Monsieur Philippe Landru, qui est un professeur d’histoire, aura l’amabilité de nous répondre...
C’est bizarre, mais... j’ai l’impression que cette photo de plaque remarquable vient nous dire
« je vous attend... Allez, venez donc me redécouvrir... » - Citation :
- Et bien moi j’y suis passé aux Archives Nationales de Paris, dans le but d’en apprendre d’avantage sur Leïlah Mahi, et là deux charmantes bibliothécaires m’ont dirigé sur la bibliothèque « François Mitterand ». Et j’ai ainsi pu retrouver les deux ouvrages de Leïlah Mahi sur... Microfiches !
À noter que ce système de lecture de microfiches n’est qu’un antique bazard de loupes grossissantes, assez mal foutu et tout juste digne des appareils à diapos des années 50 : les images rendues sont floues et l’utilisation de l’engin est fort mal aisée. À notre époque de l’informatique et d’Internet c’est un comble que l’on se retrouve encore confronté à des trucs comme cela ! C’est un peu comme si demain vous commandez un taxi par téléphone, et que l’on vous envoie un Taxi de la Marne de 1914 pour votre trajet...
Mais revenons à notre sujet : l’oeuvre littéraire de Leïlah Mahi, ou ce qui nous est resté d’elle en dehors de sa plaque de columbarium. Ces deux livres écrits par Leïlah Mahi qui sont de facture semblable l’un par rapport à l’autre, ne sont en fait que deux romans d’amour, malgré leurs titres à l’aura de mystère : l’un c’est « en quête du bonheur » et l’autre surtout qui peut faire penser à un livre d’ésotérisme : « la prêtresse sans dieu ». Livres où l’on retrouve les mêmes protagonistes tout au long des deux récits (qui ne semblent n’en faire qu’un...) Deux romans d’amour qui rappellent surtout ceux produits par « la Collection Arlequin » dans leur style et genre « eau de rose »... Grosso modo, Leîlah y parle d’une jeune femme (elle ?) qui s’ennuie sur une plage du Deauville des années 1925-30, pendant que son amoureux un certain Alain (un jeune et riche oisif) est plus préoccupé lui par les performances de sa chère automobile... Bref nous sommes en présence d’un récit en deux parties et sans grand intérêt où évoluent nos protagonistes tant aisés que superficiels... Le genre de bouquin à deux sous, aussi vite lu et jeté, qu’oublié... Vous savez, ce genre de truc acheté dans une gare et qui n’a pour vocation que de vous faire paraître votre voyage en train moins long, mais qui n’a certainement pas l’ambition de faire partie un jour des « Classiques »...
Maintenant, on peut savoir pourquoi Leïlah Mahi est aujourd’hui bien oubliée, ou tout au moins s’en douter : n’aurait-elle été qu’une « poseuse » , comme on peut le penser à la vue de sa photo... Cette photo funéraire, où elle semble nue (si l’on regarde celle-ci bien en détail) excepté son turban inattendu sur la tête d’une européenne (dans ses livres elle ne fait pas allusion a des hypothétiques origines orientales) Turban qui lui lui donne cet air, plutôt vaniteux, de femme déguisée en ce qu’elle n’était pas : une artiste et une orientale... Et surtout, était-elle aussi superficielle que ses deux bouquins semblent le laisser supposer... N’était-elle en fait qu’une jeune femme qui se mourait d’ennui (avant de mourir tout court) parce que trop protégée par trop d’aisance matérielle dans son milieu social feutré et fortuné... Jeune femme qui pour tromper son oisiveté, aurait inventé son personnage de Leïlah Mahi et se serait fabriqué une vocation artistique et littéraire, vocation tant usurpée qu’illusoire ? Vocation littéraire qu’elle aurait tentée d’entretenir avec deux petits bouquins probablement publiés à compte d’auteur et de façon confidentielle parce que trop peu intéressants pour être considérés comme de la vraie littérature et dignes d’être retenus par la postérité, même pour des lecteurs de 1930...
Alors, qui était vraiment Leïlah Mahi ? Cette belle jeune femme du début des années 30 qui semblait tant aimer jouer à l’orientale et à l’écrivaine... Et bien, ma recherche à la Bibliothèque Nationale ne m’a apporté aucune réponse ! En effet tout ce qui semble être resté de cette mystérieuse Leïlah Mahi (probablement un pseudo) est contenu dans ces deux petits livres gentils mais sans aucun intérêt pour quelqu’un qui n’en a rien à faire des snobs du Deauville des années 30... Et dans cette bibliothèque, comme nul part ailleurs, Il n’existe de fiche biographique de Leïlah Mahi qui aurait pu m’éclairer dans ma recherche : qui était vraiment Leïlah Mahi ? où a t-elle vécu et comment ? et surtout pourquoi est-elle morte si jeune ?
J’ignore si cette Leïlah Mahi a réussi sa courte vie, et à satisfaire son ambition littéraire (pour cette dernière question je pense que non...) Mais une chose est sure, Leïlah Mahi, quelle que fut sa vie, a en quelque sorte réussi sa mort en devenant la légende la plus troublante du Columbarium du Père-Lachaise ! Combien de promeneurs intrigués par cette photo de fausse orientale depuis ce 12 Août 1932 ? Après tout n’est ce pas l’ambition de tous ceux et celles qui se livrent à la Littérature de devenir des légendes ?
PS : si quelqu’un en sait plus que moi sur Leïlah Mahi, je l’invite vivement à se faire connaître en nous faisant part de ses découvertes tout en me répondant sur ce site (à condition que tout ce qui sera écrit soit véridique ! Preuves à l’appui...)
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pfinge Zigomar
Nombre de messages : 6395 Date d'inscription : 13/08/2007
| Sujet: Re: Leïllah Mahi Sam 9 Fév - 14:17 | |
| Au fait , les fameux ouvrages : Leïlah Mahi En marge du bonheur. – Paris, Louis Querelle, 1929, 239 p. Leila Mahi La Prêtresse sans Dieu. – Paris, Louis Querelle, 1931(16 avril), 248 p.
Et selon le Catalog of Copyright , ce serait son vrai nom. | |
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Maciste Zigomar
Nombre de messages : 6184 Age : 55 Localisation : Beaujolais et Coutançais Date d'inscription : 10/10/2007
| Sujet: Re: Leïllah Mahi Lun 11 Fév - 9:43 | |
| Ces deux individus que tu cites in extenso, qui semblent tant mépriser la littérature de gare, nous fournissent là un véritable feuilleton sans grand suspense. On a envie de leur répondre: pas de blabla, des résultats! | |
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