Lu dans les souvenirs de Marc Schweitzer / Pierre Genève (partie "Je deviens éditeur").
"Alea jacta est. Je deviens éditeur malgré moi. Dix-sept ouvrages impayés, même si c'était de l'alimentaire et justement parce que c'était de l'alimentaire, cela mérite un effort pour en récupérer la perte.
(...) en février-mars 1970, lorsque je reçus un manuscrit de polar envoyé de Nice par un auteur inconnu : Max Baeza.
Je le lus dans la nuit et trouvai le récit agréable, bien écrit, plein de suspense.
Par retour du courrier, j'adressai une lettre à l'auteur où je lui dis tout le bien que je pensais de son ouvrage, mais que, faute de moyens, je ne pourrais l'éditer.
L'auteur m'appela aussitôt pour me dire qu'il était prêt à payer l'édition. Je lui proposai un contrat pas trop tordu, mais tout de même... Le produit de la vente de 50 % du premier tirage de 10.000 exemplaires reviendrait à l'éditeur. Au-delà, l'auteur et l'éditeur se partageraient le bénéfice des ventes.
Le premier livre se vendit bien, le second et le troisième aussi. Ravi de rentrer dans ses avances et bien au-delà, l'auteur me proposa d'entrer dans le capital d'Euredif.
Michel était pour, moi contre. J'estimais que notre édition croulant sous les dettes ne valait pas grand chose et que de faire entrer ce sympathique auteur (un richissime rapatrié d'Algérie, propriétaire en métropole d'une chaîne de garages Peugeot) serait faire entrer un loup dans la bergerie. Mais son apport financier d'alors, arrivant juste à temps pour faire notre échéance, nous procura une salutaire bouffée d'air frais".
Donc ce proche de Le Pen, conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur du 29 mars 2004 au 21 mars 2010, semble bien être cet auteur (le nom particulier et la ville de Nice ne peuvent pas être qu'une coïncidence ou un homonyme). Semble avoir été viré du FN en 2011 (il avait alors 82 ans, donc la quarantaine en 1970). A été le premier adjoint au maire de Jacques Peyrat (lui aussi un ancien du FN), le maire de Nice avant l'ère Estrosi. Baeza semble comme d'autres (Peyrat lui-même) avoir été une girouette politique, même si restant dans l'aile droite, naviguant au cours du temps entre FN, RPR, MNR et Entente républicaine, il va finir sa carrière en trahissant Peyrat et soutenant Christian Estrosi aux élections législatives. Bref un fauve de la politique.